Fondée en 2020 en pleine crise de la Covid 19, « Je m’engage pour l’Afrique » est une initiative de deux jeunes femmes, une Marocaine et une Togolaise, pour changer les narratifs sur l’Afrique. La plateforme vise à permettre aux jeunes de prendre part au débat public.
Quand elles parlent de leur nouveau-né, c’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’Amina Zakhnouf, consultante en développement international et Ileana Santos, consultante en stratégie et transformation dans les services financiers, le décrivent comme « la solution » pour permettre aux jeunesses africaines et afro – optimistes de prendre la parole sur tous les sujets décisifs qui concernent les relations entre l’Afrique et l’Europe.
C’est partant du constat que les jeunes afro – optimistes d’Afrique ou de France sont absents dans le débat public que les deux jeunes femmes établies en France décident de lancer, Je m’engage pour l’Afrique, le 1erincubateur de politiques publiques des jeunes afro – optimistes. « Les jeunes n’arrivent pas à trouver une place réelle, bien que tout le monde répète que les jeunesses seront la pierre angulaire d’une relation apaisée entre l’Afrique et la France », nous confie Amina Zakhnouf.
A travers leur initiative, les deux jeunes femmes visent non seulement à rendre plus visibles les idées et initiatives portées par les jeunes, mais surtout à faire émerger de nouveaux visages sur la scène publique française, européenne et africaine. L’objectif étant de pouvoir changer les narratifs sur le continent africain. Pour Ileana Santos, l’enjeu majeur est de mettre les jeunes afro – optimistes au cœur des décisions, leur donner un espace pour s’exprimer, leur permettant ainsi d’être les portes-voies de l’Afrique et de redéfinir les relations entre l’Afrique et l’Europe pour qu’elles soient profitables à tous.
Un espace d’engagement pour les jeunes
La plateforme regroupe des jeunes afro-optimistes, comme les qualifient les deux fondatrices et qui sont soit entrepreneurs, chercheurs, étudiants, experts, d’Afrique ou non, d’Europe ou non. Elle s’adresse aux décideurs (politiques, institutions, entreprises). Elle leur permet de s’exprimer sur différents sujets : finance, transition écologique et solidaire, la culture, le numérique…
« Je m’engage pour l’Afrique » œuvre, notamment à travers un incubateur de politique publique, qui a été lancé en février 2021. Il s’agit d’un réseau d’experts qui s’expriment sur des sujets décisifs dans l’espace public en rédigeant des notes de politique publique, en organisant des ateliers et des tables rondes ou encore en rédigeant des livres blancs. Pour l’année 2021, l’incubateur abordera les sujets tels que le financement des économies d’Afrique subsaharienne, le tourisme durable au Maghreb ou encore les enjeux de biodiversités et Trans frontalités …. L’initiative offre également des programmes d’accélération aux experts, aux jeunes afro champions afin de briller et d’accroitre leur impact. Elle accompagnera, notamment les jeunes femmes porteuses de projet pour mieux se valoriser et se sentir légitimes. Enfin, elle mène des actions de plaidoyer en portant ses idées et positions au grand jour lors de grands rendez-vous comme le Sommet Afrique-France, le Sommet UA – UE … ).
Ileana Santos est consultante en stratégie et transformation dans les services financiers à Paris. Née et ayant grandi à Lomé (Togo), elle arrive en France à 18 ans pour y étudier le droit privé à Poitiers. Elle intègre ensuite l’école de commerce EMLyon. Elle vit plusieurs expériences professionnelles en Europe, Afrique, Amérique et en Asie. Elle œuvre, notamment dans la résolution de problématiques complexes, à l’instar de l’accès aux financements des femmes chefs d’entreprises, la digitalisation des bailleurs internationaux. Elle a aussi œuvré dans l’accompagnement des politiques dans leurs actions.
Amina Zakhnouf est consultante en développement international. Elle accompagne les institutions financières publiques dans la conduite de projets d’innovation ou la création de produits financiers d’innovation. Elle est titulaire d’un master en International Public Management à Science Po Paris où elle s’est spécialisée en économie politique, banques de développement, analyse des flux financiers des diasporas. Elle a travaillé, notamment à BPI France où elle a collaboré avec plusieurs entrepreneurs et financé plusieurs projets collaboratifs.