Avocate et militante burkinabé des droits des femmes, mais aussi romancière, Monique Ilboudo s’engage en faveur des droits humains grâce à sa plume. Elle est l’auteure du roman « Carrefour des veuves » publié en 2020 et présenté au Salon international de l’Edition et du Livre (SIEL) à Rabat qui a fermé ses portes dimanche.
Considérée comme la première romancière burkinabé, Monique Ilboudo est connue pour son militantisme en faveur des droits humains, particulièrement les droits des femmes à travers ses romans, sa poésie et ses essais. Un engagement qui puise aussi dans son parcours de juriste, d’avocate, mais aussi de femme politique ayant occupé des postes de diplomate, de ministre et de secrétaire d’Etat.
C’est en 1992, qu’elle publie son premier roman, « Le Mal de Peau », qui traite de la question du viol, de la quête d’identité et qui décroche le Grand Prix de l’Imprimerie Nationale du Meilleur Roman. En 2000, après avoir participé à une résidence d’écriture à Kigali au Rwanda en 1998, elle publie son 2e roman « Murerakete », qui revient sur l’épisode tragique du génocide rwandais.
Elle publie par la suite en 2006 un essai, « Droit de cité : être une femme au Burkina Faso » où elle traite des mutilations génitales féminines, encore pratiquées au Burkina, malgré un système juridique les interdisant. En 2018, elle signe un nouveau roman « Si loin de ma vie » qui aborde cette fois la question de l’immigration. Elle publie son dernier roman « Carrefour des veuves » en 2020. Une fiction qui mène une réflexion sur la place des femmes dans le contexte du terrorisme, mais aussi sur la fragilité des populations face au fléau du djihadisme au Burkina Faso et dans le Sahel. Elle est aussi l’auteure du recueil de poésies « Nyamirambo » publié en 2000.
Une riche carrière politique
Diplômée en droit privé de la Sorbonne, elle entame sa carrière au début des années 90 en tant qu’enseignante à l’université de Ouagadougou et se lance aussi en parallèle dans l’écriture. Elle crée et anime une chronique « Féminin pluriel » dans le quotidien « L’Observatoire Paalga » en 1992. En même temps, elle fonde l’Observatoire de la condition de la femme burkinabé surnommé « Qui-Vive » et fait partie des membres fondateurs du Conseil supérieur de l’information dans son pays dans les années 90. En 2000, elle est nommée Secrétaire d’Etat pour la promotion des droits humains, et en 2002, ministre de la promotion des droits humains. Par la suite, elle est nommée ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso pour les pays nordiques et baltes.