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Lorna Enow, promotrice des STEM auprès des jeunes camerounais


Bénévole au sein AfriTech Hub, alors que l’ONG n’était qu’à ses débuts en 2019, Lorna Enow en est devenue la Présidente en Septembre 2022. La jeune Camerounaise est engagée depuis ses années universitaires à promouvoir les métiers liés aux Sciences Technologies Ingénierie et mathématiques (STIM) auprès des jeunes de son pays. Elle milite également pour la parité femmes – hommes dans les STIM au Cameroun.

Créative, mais aussi experte du digital et de la Tech, promotrice des STIM, Lorna Enow porte plusieurs casquettes. Mais pour la jeune Camerounaise de 26 ans, il s’agit en fait d’une seule et même passion qui l’anime, « l’art » et son aspect créatif. Pour Lorna, il ne fait aucun doute : « la Tech est un art ». La jeune Camerounaise a su exploiter son côté créatif pour en faire un atout dans son engagement à promouvoir les STIM au Cameroun, mais aussi en Afrique.

C’est en 2019 que la jeune femme, originaire du Sud-Ouest du Cameroun, s’engage à promouvoir les STIM. Inscrite en filière « biologie-biochimie » à l’Université de Buea, une formation qu’elle finira d’ailleurs par abandonner, elle tombe un jour par hasard sur une page sur les réseaux sociaux intitulée « AfriTech Hub », faisant la promotion des STIM. Intriguée, mais surtout intéressée par l’initiative, elle contacte la fondatrice et lui propose de devenir volontaire. « C’était juste une page sur Instagram. À l’époque, ils n’avaient encore fait aucun travail. Après avoir contacté la fondatrice, je lui ai dit que je voulais être bénévole. Elle était un peu surprise et m’a expliqué que le bénévolat ne rapportait pas d’argent et je lui ai dit, bien sûr, pas de problème », confie-t-elle.

Aussitôt, elle commence à s’occuper des réseaux sociaux d’AfriTech Hub, et très vite, son intérêt pour la promotion des STIM s’accroit, au point où, elle décide de se réorienter plutôt vers le « management de projet » à l’université de Bamenda. Chemin faisant, elle acquiert en parallèle des compétences en codage, développement web, langage de programmation…

En charge de la coordination des programmes de l’ONG

Alors qu’elle est étudiante en management de projet, elle devient peu après « coordinatrice des programmes », en charge de chapeauter les initiatives de l’ONG, entre autres le Programme d’orientation des élèves. Un projet cher au cœur de la Camerounaise, étant donné son expérience personnelle. « C’est un problème très pertinent et qui me tient particulièrement à cœur et dont on ne parle pas assez », confie-t-elle. En plus de cela, elle pilote d’autres initiatives, entre autres le « programme de mentorat », permettant d’accompagner de jeunes filles et garçons dans leurs études, le choix de leurs carrières…., grâce à un réseau de mentors à travers le monde entier, de même que les « STEM Clubs » où les jeunes de 10 à 17 ans sont formés au codage, à la robotique. En trois ans, ce sont plus de 5000 élèves au Cameroun qui ont bénéficié des programmes de l’association.

Engagée à promouvoir la parité dans les STIM, l’ONG organise également des bootcamps où les jeunes, particulièrement les filles sont formées aux compétences numériques. « Nous travaillons à créer un vivier de talents technologiques camerounais pour les emplois sur le marché mondial de la Tech et veillons à ce que les filles y soient représentées », explique-t-elle. A ce jour, l’association a pu organiser 2 bootcamps et offert des bourses à des filles pour étudier en ligne.

En 2021, l’ONG a aussi organisé la 1èreédition du Sommet « Women in Tech » visant à rassembler les femmes camerounaises évoluant dans la Tech ou souhaitant s’y lancer. Une première édition réussie, ayant vu la participation de grands noms de femmes de la Tech camerounaise, à l’instar de Nelly Chatue-Diop, CEO d’Ejara, Nelly Estelle Yomba, responsable des programmes chez Google,  se réjouit-elle.  « Women in Tech Sû’it » se veut un espace de partage, mais aussi de sensibilisation ouvert également aux hommes, indique-t-elle. « Nous faisons aussi participer les hommes, car lorsqu’on aborde les difficultés des femmes, les hommes ont un grand rôle à jouer. Si les hommes font partie des discussions, s’ils comprennent ce qu’il faut pour réussir en tant que femme dans les métiers de la Tech, les choses seront différentes. Les femmes excelleront davantage dans ce domaine », explique –t-elle.

Militante du développement de la Tech en Afrique

Si elle n’est pas souvent « prise au sérieux par des gens en raison de son jeune âge », comme elle nous le confie, Lorna n’en est pas moins engagée pour les causes qui lui tiennent à cœur. «Quand les gens me voient, ils pensent que je suis encore si jeune, que je suis un enfant, que je ne sais pas de quoi je parle. Donc, la plupart des gens ne me prennent pas au sérieux », raconte-t-elle.

Fervente adepte du développement de la Tech en Afrique,elle milite, notamment pour l’adoption de politiques favorables à la Tech en Afrique.« Il est impossible de travailler sans politiques. C’est une chose dont j’essaie de parler autant que possible. Si nous n’avons pas de politiques qui prennent en compte des compétences comme celles-ci, cela ne fonctionnera pas », estime-t-elle.

Elle appelle également à investir financièrement dans la Tech en Afrique, pour son développement. « Tout le monde veut que l’Afrique soit presque au même niveau que les pays développés. Mais ce que nous ne savons pas, c’est qu’il y a beaucoup d’argent à investir », ajoute-t-elle.

Aujourd’hui à la tête de l’ONG, la Camerounaise est plus que déterminée à pérenniser l’initiative, notamment en élaborant de nouvelles stratégies pour collecter les fonds afin de financer ses activités et compte aussi lancer un « Camp de codage immersif » visant à former les ingénieurs qui seront ensuite placés dans différentes entreprises dans le monde entier. « Nous voulons accroître la représentation des Africains sur le marché mondial de la Tech, car l’Afrique a la population la plus jeune du monde, mais la plus faible représentation sur le marché de la Tech », explique-t-elle. Active au Cameroun, l’ONG ambitionne désormais d’étendre son engagement au niveau continental en collaborant avec les ONG de différents pays africains portant aussi à cœur la promotion de la Tech.

 

 

Danielle Engolo