Fr

En
Fermer

Vous êtes:

E-mail:

Mot de passe:

Mot de passe oublié

Connexion effectuée.

Identifiant et/ou mot de passe invalide.

Fermer


Fermer

Haut

Infos :

Mali : Adizatou Hamza Maïga, l’écrivaine qui sensibilise la jeunesse au développement de l’Afrique  


Du haut de ses 21 ans, Adizatou Hamza Maïga pense déjà en « panafricaniste ». Auteure du livre « Lettre continue d’Amadou Hampâté Bâ », un essai publié en 2021, la jeune étudiante Malienne en « Ingénierie du bâtiment, travaux publics et topographie » à l’Université Ibn Tofail de Kenitra (Maroc) utilise sa plume pour promouvoir le développement de l’Afrique par sa jeunesse.

Difficile de classer Adizatou dans une case. En littérature, en science, tout comme dans le business, elle a son mot à dire. Mais au-delà de ses multiples casquettes, une passion jalonne ses travaux : son amour pour l’Afrique dont elle ne se cache pas.

Titulaire d’un baccalauréat technique en génie civil, elle débarque au Maroc en octobre 2017, après avoir décroché une bourse d’étude. Après des classes préparatoires en Sciences technologiques et industrielles, elle obtient une licence science et technique en « Génie de l’eau et de l’environnement » à la Faculté des Sciences et Techniques (FST) de Mohammedia. Et poursuit avec un master spécialisé en « ingénierie du bâtiment, travaux publics et topographie » à la Faculté des Sciences de l’Université Ibn Tofail à Kenitra qu’elle achèvera en 2023. Un parcours qui ne l’empêche pas de se consacrer à sa passion de toujours : l’écriture. Car pour elle, science et littérature se conjuguent parfaitement.

Une passion pour la littérature 

Passionnée de livres depuis son enfance, elle commence son aventure d’écriture très tôt en rédigeant quelques poèmes par-ci, quelques bouts de texte par-là. Mais un jour, celle qui raffole les ouvrages des écrivains panafricanistes se décide à écrire un livre. Ayant commencé avec un roman, elle choisit finalement d’écrire un ouvrage sur l’Afrique. C’est ainsi que naît quelque temps après son essai « Lettre continue d’Amadou Hampâté Bâ » publié en 2021 aux Editions de l’Iroko. Un livre dans lequel elle s’adresse à la jeunesse africaine et qui fait écho selon elle, aux messages du célèbre ethnologue et écrivain malien Amadou Hampâté Bâ dans son ouvrage « Lettre ouverte à la jeunesse » (1985). « Quand j’ai commencé à écrire le livre, il était certes destiné à la jeunesse Africaine, mais lorsque j’ai réalisé que les idées que j’y développais rencontraient un peu celles d’Amadou Hampâté Bâ, j’ai décidé de lui donner le titre de « Lettre continue d’Amadou Hampâté Bâ », explique – t- elle.

Pour la jeune Malienne, son livre rappelle aux générations présentes les messages de leurs aïeuls. « Il est d’une urgence capitale de rappeler à la jeunesse africaine, les sages messages et paroles des aïeuls et des grands hommes, leaders de l’indépendance. Dans sa lettre adressée à la jeunesse, Amadou Hampâté Bâ avait prédit ce qui est en train d’arriver en ce moment. Les générations présentes doivent comprendre qu’il ne faut pas qu’elles se déracinent, mais plutôt qu’elles changent leurs feuilles mortes, comme le disait si bien l’écrivain malien », souligne-t-elle. Dans ce sens, elle appelle également dans son livre à « la relance de l’Afrique indépendante », car pour elle «tout est à refaire, sortir de l’Afrique coloniale, bâtir une Afrique émancipée économiquement, politiquement, intellectuellement et aussi dans tous les domaines qui assureront la survie du continent, à un moment charnière de l’histoire où l’Afrique connait l’immigration de ses populations vers l’Occident ». « A l’horizon 2050, la jeunesse africaine constituera 35 % de la jeune mondiale. Aujourd’hui, les jeunes Africains doivent réfléchir à ce qu’ils doivent améliorer en matière d’agriculture grâce aux NTIC et aux technologies, aux énergies renouvelables, pour favoriser l’autosuffisance Alimentaire…», explique-t-elle. Et les dirigeants africains, ajoute-t-elle, doivent pour leur part, « regarder les problèmes de face et non de dos »et apporter des solutions concrètes aux défis auxquels est confronté le continent africain.

Promouvoir la transformation du souchet

Etudiante, écrivaine, mais aussi entrepreneure. En Juillet 2021, Adizatou lance Souch Industry, une entreprise de transformation du souchet, un tubercule cultivé en Afrique de l’Ouest. Ayant trouvé difficilement le souchet au Maroc, mais surtout à l’état brut et à un prix onéreux, elle décide de le ramener de chez elle et de le transformer en plusieurs dérivés facilement consommables, comme des jus, la farine, les madeleines et amuse-bouche… Un produit très riche en vertus, insiste-t-elle. « Le souchet a une haute valeur nutritionnelle dans le corps humain. Il peut combler les apports nutritionnels journaliers de l’Homme si la consommation est quotidienne. Il contient du calcium, du magnésium, du fer, phosphore, vitamine C et E », explique-t-elle. Il régule aussi la glycémie chez les personnes diabétiques, lutte contre l’hypertension, les maux de ventre et regorge de nombreuses autres vertus thérapeutiques, ajoute-t-elle.

Désormais, la jeune entrepreneuse œuvre à promouvoir le souchet au Maroc très peu connu de sa population. « Les Marocains ne connaissent pas le souchet, mais quand ils le gouttent pour la première fois, ils l’aiment automatiquement. Récemment, il y’avait une graduation dans mon université. J’ai ramené des madeleines et des jus de souchet que les gens ont énormément appréciés »,confie-t-elle.

Au-delà de promouvoir les vertus du souchet pour la santé, la Malienne vise à long terme, à travers son projet, à en faire une source de revenus importante pour son pays, qui l’exporte notamment vers l’Espagne et plus particulièrement à accroitre le revenu des femmes qui sont les principales cultivatrices de ce tubercule au Mali.

Les rêves, Adizatou en nourrit. Elle compte un jour faire de Souch Industry une grande industrie présente dans plusieurs pays du continent et créer une holding pour regrouper l’ensemble de ses activités dans divers domaines. Actuellement en stage dans une société de géotechnique et de génie civil à Mohammedia, elle ambitionne aussi de devenir un jour « Directrice de travaux », cheffe de chantier… Et surtout de continuer à écrire pour promouvoir le développement et la culture de l’Afrique.

 

Danielle Engolo