Depuis plus de trois décennies, au Tchad, Delphine Kemneloum Djiraibe milite pour une société plus juste, respectueuse des droits des Tchadiens. Membre fondatrice et présidente de l’Association Tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’Homme (ATPDH), l’avocate a été récompensée en 2004 du Prix Robert Kennedy et du Prix franco-allemand des droits de l’Homme en 2020 pour son engagement en faveur des droits humains dans son pays.
Au Tchad, Delphine Kemneloum Djiraibe est l’une des militantes connues de la société civile. Diplômée d’une Licence en droit privé de l’Université Marien Ngouabi au Congo-Brazzaville en 1989 et d’une maitrise en droit international de l’Homme et de l’environnement de l’Université de droit de Washington en 2002, c’est en 1991 qu’elle commence à militer pour les droits humains dans son pays. De retour au Tchad en 1990 après ses études, elle constate que la population de son pays est sujette à la famine et à la pauvreté extrême, avec en toile de fond des exactions commises par le régime politique en place. C’est ainsi qu’elle fonde l’Association Tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’Homme qui œuvre pour l’unité, la paix, la justice, le respect de la dignité humaine et le développement économique au Tchad. Elle crée aussi en parallèle l’Association des femmes juristes du Tchad (AFJT) qui vise à défendre les droits des femmes et des enfants dans le pays.
Après son master de droit en 2002, elle intègre un cabinet d’avocat en tant que stagiaire avant de fonder en 2006 le Public Interest Law Center, dont le but est de faciliter l’accès à la justice aux Tchadiens. Le centre offre, notamment aux personnes démunies une assistance juridique et judiciaire, leur permettant ainsi d’obtenir justice. Dans ce cadre, elle accompagne plusieurs plaignants, riverains dans la zone d’exploitation du gazoduc Tchad-Cameroun, ayant été dépossédés de leurs terres pour la réalisation du projet et qui réclament justice. Elle s’insurge également contre la gestion des revenus du gazoduc par les autorités, les appelant à soutenir davantage le développement de la localité.
En 2002, elle contribue à la création du Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation.
En 2004, elle reçoit le Prix Robert F. Kennedy des droits de l’Homme qui récompense le courage des défenseurs des droits humains dans le monde.
En 2019, elle est lauréate du Prix Franco-Allemand des droits de l’Homme et de l’Etat de droit pour son engagement à la préservation des droits humains au Tchad. En 2009, Jeune Afrique la classe parmi les 100 plus importants défenseurs du changement en Afrique.