Danseuse, chorégraphe, professeure de danse, Germaine Acogny est considérée comme une figure majeure de la danse africaine contemporaine. A 78 ans, la Sénégalaise continue de danser, de créer et de promouvoir la danse africaine et contemporaine, par la formation, les spectacles…
Pendant plusieurs décennies, Germaine Acogny a contribué à former plusieurs danseurs en Afrique, en Occident. La Sénégalaise a participé à faire connaître la danse africaine au niveau international. Elle est la fondatrice, avec son époux Helmut Vogt, de l’Ecole des Sables, au Sénégal, qui forme des danseurs depuis des années.
C’est en 1962, à l’Ecole Simon-Siégel à Paris, qu’elle découvre la danse classique, après s’être formée comme professeure d’éducation physique et sportive à Dakar au Sénégal.
En 1968, à Dakar, elle crée son premier studio de danse africaine. Son premier solo est inspiré d’un poème de Léopold Senghor. Ayant besoin de l’autorisation de l’auteur, elle rencontre ensuite le président sénégalais, qui lui présente en 1977 Maurice Béjart, un danseur et chorégraphe franco-suisse. Celui-ci lui confie la Direction artistique, de Mudra Afrique, une école créée par lui et l’ancien président sénégalais. Jusqu’en 1982, elle dirige l’établissement de danse. En 1980, elle publie « la danse africaine », un livre édité en trois langues. L’école Mudra Afrique ferme malheureusement au début des années 80. Elle enseigne la danse à Toulouse, et s’établit en Belgique avec la compagnie de danse de Maurice Béjart où elle organise des stages internationaux de danse africaine qui connaissent un énorme succès. En 1985, avec son mari, elle fonde le « studio-école ballet-théâtre du 3emonde » à Toulouse.
Une vie à former à la danse et à créer des chorégraphies
Germaine Acogny est considérée comme la mère de la danse africaine contemporaine. Elle œuvre depuis des années pour que la danse soit reconnue comme un métier à part entière. C’est ce qui l’a poussée depuis des années à créer une école de danse pour former des professionnels de ce domaine qu’elle considère comme le parent pauvre de l’art.
En 1995, elle rentre au Sénégal et crée l’association Al Janti. En 2004, elle fonde l’Ecole des Sables à Toubab Dialaw, un Centre de chorégraphie qui forme les danseurs sur tout le continent. Depuis des années, l’école a accueilli plusieurs jeunes Africains et même étrangers pour leur faire découvrir la danse africaine contemporaine.
En tant que danseuse et chorégraphe professionnelle, elle a réalisé plusieurs chorégraphies, dont le « Sahel », un solo qu’elle a créé et interprété elle-même en 1987, les « Ecailles de la mémoire » en 2007, « A un endroit au début » en 2016 et mis en scène avec Mikael Serre, un metteur en scène e traducteur allemand.
Engagée dans la promotion de la danse africaine contemporaine depuis des années, elle a reçu plusieurs prix et distinctions. Elle est chevalier de l’ordre du Mérite et officier de l’ordre des arts et des lettres de la république française et chevalier de l’ordre national du Lion du Sénégal.
En 2014, Jeune Afrique l’a classée parmi les 50 personnalités africaines les plus influentes dans le monde. En 2021, elle a reçu un Lion d’or de la danse à la Biennale de Venise.