Babette Christelle Tchonang, chercheuse camerounaise en physique, vient de rejoindre le cercle restreint des femmes scientifiques africaines travaillant à la National Aeronautics and Space Administration (NASA). En Février 2022, elle a intégré la Jet Propulsion Laboratory (JPL) où en tant que spécialiste en océanographie, elle étudiera l’expansion de l’eau sur la planète terre à partir d’un satellite dans le cadre de la recherche de solutions contre les changements climatiques.
A moins de trente ans, Babette Tchonang fait partie de l’élite des scientifiques africains qui travaillent au sein de l’agence américaine. Spécialiste en océanographie, elle devrait mettre son expertise au service des efforts de la NASA pour la recherche de solutions visant à résoudre les effets des changements climatiques.
C’est au sein de l’Université de Dschang, à l’ouest du Cameroun, qu’elle entame ses études en physique en 2011. Un parcours de trois ans qui sera sanctionné par une licence. Elle se spécialise ensuite en physique environnementale à l’Université de Yaoundé 1 où de 2014 à 2015, elle suit un master 1. En 2015, la jeune étudiante rejoint l’Université Paul Sabatier Toulouse III en France pour un master 2 en océanographie physique et travaille, notamment sur l’échange de traceurs passifs entre la surface et la subsurface du golf du Mexique. S’en suit une formation en 2016 en Allemagne au Centre pour la recherche polaire et marine de l’Institut Alfred Wegener. Dans le cadre de ce projet indépendant, elle mène des recherches pendant une année sur « l’afflux saisonnier d’eau chaude profonde dans le plateau continental de la plate-forme de glace Filchner Ronne ».
Changements climatiques : apporter son expertise en océanographie à la NASA
En 2017, au sein de l’Université Paul Sabatier Toulouse III, elle mène des travaux de recherche doctorale en océanographie opérationnelle. Pendant trois ans, elle focalise ses recherches, notamment sur la contribution du Satellite SWOT (Surface Water Ocean Topography » à l’analyse et à la prévision des océans. Un sujet qui intéresse particulièrement la NASA, puisque la future mission SWOT est développée dans le cadre d’une collaboration entre le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) et la NASA. « L’objectif principal de ma recherche est de tester les techniques innovantes et d’assimilation de données de type SWOT et de quantifier l’impact du SWOT pour l’analyse et la prévision de l’océan. Le deuxième objectif est d’analyser et de mieux comprendre la prévisibilité de l’océan à l’échelle méso et sub méso », confie-t-elle sur sa page Linkedin.
Ce mois de Février, elle a été recrutée à la NASA JPL. Elle participera, notamment aux efforts de l’agence américaine dans la recherche des solutions vis-à-vis des défis climatiques dont l’une des conséquences principales est l’occupation par les eaux océaniques de l’espace sur la surface de la terre. En tant qu’océanographe, elle contribuera à mesurer l’expansion de ces eaux via le satellite SWOT dont la capacité d’observer va jusqu’à près de 15000 km.
Bien qu’elle effectue ses recherches en Europe et aux Etats-Unis, Babette Christelle Tchonang ambitionne de contribuer également à travers ses recherches à la gestion durable des zones côtières en Afrique, notamment dans les pays du golfe de Guinée (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigéria, Cameroun, Guinée Equatoriale et Gabon).