Djamila Ferdjani est un médecin et entrepreneuse nigérienne. En plus de son engagement dans la santé et le social, elle est aussi très impliquée dans le domaine sportif. Depuis 2008, elle est Présidente de la Fédération nigérienne de basketball. Une première pour une femme dans le milieu sportif au Niger.
Médecin, entrepreneuse, dirigeante sportive, Djamila Ferdjani est une femme à multiples casquettes. Depuis des années, elle milite aussi en faveur de la promotion de la santé des populations démunies et de l’autonomisation de la femme.
Deuxième enfant d’une fratrie de neuf garçons et six filles, elle est encouragée très tôt à n’être que mère de famille et femme au foyer. Déterminée à obtenir son indépendance financière, elle s’engage à poursuivre ses études.
Après un baccalauréat en 1981, elle débute des études de médecine à la Faculté des sciences de la santé de Niamey. A ses 19 ans, elle se marie et décide de continuer ses études. En 1989, elle décroche son Doctorat en médecine couronné d’un Prix d’excellence et des félicitations du jury grâce à une thèse sur le diagnostic et la prise en charge des enfants nés avec des malformations cardiaques.
Trois ans après son diplôme, elle décide d’entreprendre et fonde la polyclinique ProSante à Niamey dont elle est la Présidente Directrice Générale de 1992 à 2004. En parallèle, elle est aussi représentante Niger de Laborex Côte d’Ivoire, un laboratoire pharmaceutique, de 1994 à 2000.
En 2002, après 12 années à la tête de sa polyclinique, elle décide de reprendre ses études. Elle se spécialise alors en médecine aéronautique à l’Université Paris-Descartes et obtient également par la suite un diplôme universitaire en économie de la santé à la Faculté de médecine de Paris.
Engagée en faveur de la santé publique
Ayant constaté l’ampleur des besoins de santé au Niger, notamment pour les populations démunies, ainsi que le décalage entre son rôle de Directrice d’une clinique privée et les besoins du public, elle décide de quitter son poste de PDG de la polyclinique ProSante en 2004. Son objectif étant de travailler sur le terrain et de promouvoir la santé publique. En 2005, elle devient consultante pour la Banque islamique de développement. Pendant 7 ans, elle accompagne l’institution pour les études techniques des projets santé. Elle étend également son engagement sur le continent. De 2004 à 2015, elle participe à la gestion et la mise en œuvre de programmes de développement de la santé, du sport et de l’insertion des jeunes en Afrique. En 2004, elle participe aussi à la fondation du Forum Africain de Ouagadougou pour le développement de l’Afrique.
En 2018, elle crée l’ONG Med.com avec pour ambition de promouvoir la santé des populations démunies et d’appuyer l’autonomisation des femmes. Elle fonde également le site médical Med.Africa qui offre des conseils et préconsultations en ligne.
Dans ce cadre, elle a mené de nombreuses opérations, comme le programme de vaccination bénévole des Enfants de la rue au Niger, très actif en 2015 pendant l’épidémie de la méningite.
leadership dans le sport
Toutes ses expériences en matière de santé publique, d’économie de la santé et du développement au Niger et en Afrique la propulseront dans le milieu du sport. En 2005, elle est nommée Directrice du village olympique des Jeux de la Francophonie disputés à Niamey.
En 2008, elle devient présidente de la Fédération nigérienne de Basketball, devenant ainsi la première femme nigérienne à diriger une fédération nationale.
Au regard de son expérience dans les institutions financières, elle est choisie en 2012 pour diriger le comité de mobilisation de fonds pour l’équipe nationale nigérienne de football, en vue de sa première participation à la CAN. Plus récemment, de 2015 à 2018, elle a été nommée Experte du Comité international des Jeux de la francophonie tenus à Abidjan en 2017.
En raison de ses différents engagements, Djamila Ferdjani a été listée en 2012 dans le classement du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) des 100 leaders au Niger en 2012. La même année, elle a aussi été élue « Femme nigérienne de l’année » par le quotidien nigérien Tam Tam info. Plus récemment, en 2021, Avance Media l’a classée parmi les 100 africaines les plus influentes.