En tant que scientifique, Mary Abukutsa- Onyango étudie les cultures vivrières et les plantes locales africaines pour les incorporer dans le régime alimentaire des populations. La spécialiste kényane en horticulture mène ses recherches au sein de la Jomo Kenyatta University.
En plus de 30 ans de carrière, Mary Abukutsa- Onyango s’est consacrée à l’étude des plantes « indigènes » au Kenya. Spécialiste en physiologie végétale, elle milite depuis des années pour faire connaître les plantes « indigènes » africaines et révéler leur potentiel pour lutter contre la malnutrition.
C’est, partie de son histoire personnelle depuis son enfance, que la scientifique kényane a décidé d’embrasser une carrière dans l’étude des plantes. Allergique aux protéines animales, ses parents cuisinent pour elle des plantes, comme la morelle africaine, les feuilles de niébé, la corète potagère, les feuilles de citrouille… qui sont abondantes là où elle grandit.
En 1977, après son diplôme de fin d’études secondaires, son père l’encourage à suivre des études universitaires. Elle décide alors de se spécialiser dans l’agriculture et obtient en 1983, un Bachelor of science à l’Université de Nairobi. En 1988, elle décroche un master of science en agriculture. Elle décide de se spécialiser en floriculture, physiologie végétale et nutrition et obtient en 1995 un Doctorat au Wye College en Angleterre.
Révéler le potentiel des légumes d’Afrique
A travers ses travaux, elle révèle le potentiel des légumes « indigènes » d’Afrique. Elle montre, notamment que les feuilles d’amarante, la morelle africaine contiennent des protéines, du fer ; qu’elles sont riches en calcium et vitamines (B9,A,C).
Elle étudie la manière de cuisiner ces légumes pour pouvoir lutter contre la malnutrition et procurer des protéines à ceux qui ne consomment pas de viande. Elle montre que les légumes « indigènes » ont plus de valeurs nutritives que les légumes importés comme les épinards, le chou et plaide pour un retour aux cultures locales pour promouvoir une meilleure alimentation. Elle décrie le déclin de la consommation des légumes par les Africains et promeut les avantages de ces légumes, entre autres leur courte durée de croissance, leur adaptation au climat local, leur tolérance au stress, leur valeur nutritionnelle…
En plus de ses recherches, elle milite aussi pour la consommation des plantes depuis les années 90. Elle mène, notamment des campagnes d’éducation et travaille avec des restaurants et supermarchés pour les encourager à incorporer les légumes « indigènes » dans le régime alimentaire afin de lutter contre la malnutrition.
Par ses multiples actions de sensibilisation, elle pousse le ministère de la santé à appeler les hôpitaux à utiliser les légumes « indigènes » dans les menus des patients atteints du Sida.
En raison de ses travaux, elle a reçu en 2002 le titre de « scientifique de l’année » attribué par l’International biographical centre de Cambridge en Angleterre. En 2009, elle a gagné le premier prix à la Young Professionals and Women scientist research competition en Ethiopie. En 2014, elle reçoit la médaille de la ville d’Edimbourg pour son engagement à trouver des solutions durables à l’obésité et à la malnutrition en Afrique.
Mary Abukutsa- Onyango enseigne aujourd’hui l’horticulture à l’université Jomo Kenyatta à Nairobi.