Depuis 6 ans, Matshidiso Moeti dirige la section Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Médecin spécialiste en santé publique et administration médicale, la Botswanaise est la première femme à diriger le bureau régional de l’organisation onusienne en Afrique.
Avec plus de 35 ans d’expérience à la clé, Matshidiso Moeti est une médecin qui s’est pleinement consacrée à la santé publique en Afrique. Après un Bachelor en médecine et chirurgie de l’Ecole de Médecine du Royal Free Hospital de l’Université de Londres en 1978 et un Master of science en « Santé communautaire pour les pays en développement » de la London School of Hygiene and Tropical Medecine en 1986, elle entame sa carrière professionnelle au début des années 90. Elle travaille tout d’abord au ministère de la santé du Botswana, comme clinicienne et spécialiste en santé publique. Elle se charge, notamment du programme de lutte contre le VIH à une époque où le nombre de patients atteints du VIH explose dans le pays. Elle mène une étude sur l’épidémiologie du VIH Sida au Botswana, qui révèle l’importance de s’attaquer aux problèmes culturels et sociétaux, notamment la multiplicité des partenaires sexuels, pour endiguer la maladie.
Elle rejoint par la suite ONUSIDA où pendant deux années, de 1997 à 1999, elle est Directrice du Bureau pour l’Afrique et le Moyen-Orient. Elle travaille également pour l’UNICEF en tant que conseillère régionale pour la santé en Afrique orientale et australe.
C’est en 1999 qu’elle rejoint le Bureau régional de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) – Afrique. Elle y travaille tour à tour en qualité de Représentante de l’OMS au Malawi, Directrice de la division maladies non transmissibles et sous directrice régionale. Elle est aussi nommée Directrice régionale adjointe et coordinatrice de l’équipe d’appui interpays pour les pays d’Afrique du Sud et de l’Est et conseillère régionale pour le VIH/sida. Dans ce cadre, elle met en œuvre la Campagne « 3 by 5 », qui vise à mettre 3 millions de personnes atteintes du VIH sous traitement avant fin 2005 en Afrique. Cette opération permet, notamment d’accroitre de manière considérable l’accès aux médicaments antirétroviraux pour les personnes atteintes du VIH.
En novembre 2015, elle est nommée Directrice régionale de l’OMS Afrique, devenant la première femme à la tête de ce bureau depuis sa création. Pendant sa mandature, elle fait face à l’épidémie d’Ebola et la pandémie de Coronavirus. Elle mène en outre un chantier de réformes managériales visant à rendre la section Afrique de l’OMS plus efficace, plus responsable et plus axée sur les résultats.
En raison de son engagement pour la santé en Afrique, elle a obtenu un doctorat honorifique de l’Université de la santé et des sciences connexes du Ghana.