Mounia Karim est une chercheuse marocaine en énergies renouvelables. Après avoir travaillé à la Fondation marocaine pour la Science avancée, l’innovation et la recherche (MAScIR), elle rejoint l’Université de Cranfield en Grande Bretagne en 2018 où elle dirige actuellement le Master en « énergies renouvelables ».
Pour Mounia Karim, la science, la recherche, l’innovation… sont bien plus qu’une activité, un travail. C’est une passion. Un amour de jeunesse dont elle ne pourrait se défaire. Déjà petite, elle développe une curiosité pour comprendre le mécanisme de fonctionnement des objets du quotidien. A chaque fois qu’elle tient un objet dans ses mains, la petite Mounia cherche à comprendre absolument comment il fonctionne. C’est donc tout naturellement qu’elle se dirige vers des études scientifiques. Après un baccalauréat scientifique en 2006, elle rejoint la Faculté des Sciences et Techniques de Marrakech-FSTM où elle obtient une licence en « Informatique, électrotechnique et automatique » suivie d’un master en « Energétique, électronique et automatique » à la Faculté des Sciences Semlalia. A l’Université, elle se passionne davantage pour la science, mais se fascine surtout pour la recherche scientifique inspirée par ses enseignants qu’elle admire pour leur « motivation, leur amour et leur acharnement pour la recherche scientifique », nous confie-t-elle.
En 2012, elle a le privilège d’intégrer la Fondation marocaine pour la Science avancée, l’innovation et la recherche (MAScIR). Elle y prépare une thèse sur « l’effet des mécanismes d’érosion et d’encrassement sur les performances optiques des miroirs réflecteurs utilisés dans les centrales solaires thermodynamiques CSP » en collaboration avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives CEA de France. Une expérience qui lui permet de « développer son sens critique, son esprit scientifique et la rigueur, indispensables pour la carrière scientifique », mais surtout de faire connaître son travail au niveau régional, national et africain. Elle est sélectionnée parmi les 5 finalistes de la meilleure thèse en énergies renouvelables en Afrique au Green AIB organisé par l’Institut de Recherche en Energie Solaire et Recherches Nouvelles (IRESEN).
Plusieurs réalisations dans la recherche sur l’ énergie solaire
En 2015, elle entame sa carrière professionnelle en tant que chercheuse à la Fondation MAScIR. Elle se spécialise dans les énergies renouvelables, plus précisément l’énergie solaire. Elle travaille, notamment sur l’évaluation de la dégradation des miroirs réflecteurs utilisés dans les centrales solaires comme la centrale solaire marocaine Noor I de Ouarzazate. Son travail lui permet de communiquer des recommandations aux fabricants de miroirs pour les aider à augmenter la durabilité de leurs produits.
Elle travaille par ailleurs sur d’autres sujets, comme la production d’électricité pouvant être adoptée dans les milieux désertiques non connectés au réseau électrique en cas de crise, de guerre… Elle contribue aussi à l’élaboration de nouvelles solutions pour réduire la consommation d’eau dans les centrales solaires afin que les communautés avoisinantes puissent les accepter.
En 2018, elle réalise son rêve. Elle est retenue pour un poste de chercheuse à l’Université de Cranfield en Grande Bretagne. Parmi ses axes de recherche au sein de l’Université, elle étudie, entre autres l’acceptabilité sociale des installations solaires et leur impact socio-économique sur la population avoisinante. Depuis plus d’un an, elle dirige « le Master Energies Renouvelables » au sein de l’Université et veille à ce que les modules de la formation soient délivrés conformément à la documentation des cours.
Mounia Karim a obtenu le Prix de la meilleure thèse en physiques à la Faculté des sciences de Marrakech et le deuxième prix de la meilleure thèse organisé par l’Agence Marocaine pour l’Energie Durable (MASEN).