Du haut de ses 75 ans, l’Ougandaise Hilda Tadria trouve encore de l’énergie pour militer en faveur de l’autonomisation des femmes. Spécialiste du genre et du développement social, cette septuagénaire est la fondatrice de l’ONG « Action for Development » et la co-fondatrice du Fonds pour le développement des femmes africaines (AWDF).
Hilda Tadria compte à son actif plus de cinquante années d’engagement en faveur des femmes. Adolescente, dans les années 60, elle voyageait déjà avec sa mère pour dispenser des cours d’alphabétisation aux femmes rurales.
Son engagement pour le développement social la pousse à suivre des études de sociologie et d’anthropologie. Titulaire d’une licence en sociologie de l’Université de Makerere, elle s’envole pour l’Angleterre où elle obtient une maitrise en anthropologie de Newnham College dans les années 70 et un doctorat en anthropologie sociale et culturelle dans les années 80 à l’Université du Minnesota aux Etats-Unis.
De retour en Ouganda, elle enseigne à l’Université de Makerere et fonde en 1985 l’association « Action for Development » qui œuvre pour l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes dans le pays. Au cours des années 90, elle mène aussi plusieurs consultations sur le genre pour la Banque Mondiale, le PNUD, le gouvernement ougandais et différentes ONG.
Promotrice de l’autonomisation des femmes
A travers son association, Hilda Tadria s’engage fortement pour l’autonomisation des femmes. Entre 2003 et 2004, elle mène des recherches sur les programmes de prévention du VIH en Afrique qu’elle dénonce car ils ignorent le manque d’autonomie sexuelle des femmes en Afrique. Pour elle, l’autonomisation des femmes est la priorité et la base de la lutte contre le VIH. Elle soutient de même que la prévention des grossesses précoces ou non planifiées, les rapports sexuels forcés ou non protégés n’est pas possible tant que la femme a une position inférieure.
En 2008, elle crée le Programme Mentorat et Autonomie pour les jeunes femmes (MEMPROW). L’objectif étant d’améliorer les résultats scolaires des jeunes filles et les pousser à suivre des carrières tout en considérant leur sexualité.
Elle s’implique en outre pour l’autonomisation financière des femmes. En 2001, elle fonde avec l’avocate ghanéenne Joana Foster et la Nigériane Bisi Adeleye-Fayemi, le Fonds pour le Développement des femmes Africaines (AWDF). Une organisation dont la mission est de soutenir financièrement les organisations qui défendent les droits des femmes en Afrique.
Aujourdh’ui, elle travaille à la Commission de l’ONU pour l’Afrique (CEA) où elle œuvre pour l’intégration de la dimension genre et l’élaboration de politiques de genre.