Arielle Kitio Tsamo est une jeune informaticienne et entrepreneure camerounaise. En 2017, elle a créé Caysti, un centre qui forme les jeunes de 6 à 15 ans au Codage. A travers son association WIT, elle milite également pour encourager les filles africaines à embrasser les sciences et la technologie.
Depuis 2017, Arielle Kitio Tsamo transmet sa passion pour l’informatique aux jeunes à travers l’Afrique grâce à son entreprise CAYSTI (Cameroon Youth School Tech Incubator). Mais pas seulement ! La jeune Camerounaise se donne aussi pour ambition de valoriser les langues locales africaines à travers le codage.
Elle a notamment initié en 2018 « AbcCode », un programme pédagogique utilisant un logiciel ludique et intuitif de développement de la créativité qui forme les jeunes âgés de 6 à 15 ans au codage et à la programmation informatique. La particularité de cet outil est qu’il apprend aux jeunes Africains à créer des applications numériques dans les langues africaines, entre autres le Wolof, le Haoussa…
Pour l’entrepreneure camerounaise, il est important que « tout enfant, peu importe son sexe, sa langue, sa religion, sa situation géographique ou son niveau social ait d’égales chances d’accès à l’éducation de qualité dans cette ère portée par la révolution digitale », confie-t-elle au magazine Le Point. Sachant qu’aujourd’hui encore, seul 3% du contenu sur internet est disponible en langue locale africaine.
En 2019, elle a lancé le concours « Coder en langues nationales » qui bénéficie du soutien de l’organisation internationale de la Francophonie et de l’UNESCO.
Favoriser l’accès des femmes aux technologies
Sa passion pour inculquer l’informatique aux femmes, elle la tire de son expérience personnelle. Après avoir décroché son baccalauréat, elle suit un cursus d’informatique à l’Université de Yaoundé I. Elle obtient en 2011 une licence en informatique et par la suite, un master en Cloud computing en partenariat avec l’Institut Polytechnique National de Toulouse. Pendant son cursus, elle découvre à sa grande surprise que la majorité des filles de sa filière ont une frayeur pour le codage contrairement à elle.
Cette expérience la marque et la pousse à créer en 2015 l’association WIT (Information technology for Women & Youth). A travers son ONG, elle ambitionne de mettre en avant les femmes qui se distinguent dans le domaine technologique et d’encourager les jeunes filles à opter pour des filières scientifiques et technologiques. Elle milite également pour mettre fin à la ségrégation en matière de connectivité à internet dont sont encore victimes les femmes en Afrique.
De 2017 à 2019, la jeune femme a été Ambassadrice du Next Einstein Forum dont l’objectif est de propulser l’Afrique sur la scène scientifique mondiale.
Depuis 2016, elle est Doctorante en informatique à l’Université de Yaoundé I. Son travail porte, notamment sur la création d’une plateforme qui permettrait de surveiller la tuberculose. Elle est aussi assistante chargée de cours à l’Université de Yaoundé I.
Arielle Kitio a décroché de nombreuses distinctions. En 2016, elle a obtenu l’Award TechWoman décerné par le département américain. En 2018, Forbes Afrique l’a intégrée dans son classement 30 Under 30 Afrique francophone. Elle a aussi décroché le Prix Margaret Afrique lors de la Journée de la femme digitale en 2019, aux côtés de la Sénégalaise Diarata N’Diaye et de la Camerounaise Rebecca Enonchong. En 2019, l’UNESCO lui a aussi attribué le Prix de l’innovation dans l’éducation.