Portia Mavhungu est une jeune entrepreneure sud-africaine. En 2019, elle crée le Para-Tube, un dispositif sous forme de siège permettant aux personnes en fauteuil roulant d’utiliser des toilettes sans assistance.
Le dispositif lancé par Portia Mavhungu a été développé par son entreprise PRD Logical Solutions (PTY) dont le but est d’élaborer des solutions visant à faciliter la vie aux personnes en situation de handicap (PSH). Il leur permet, notamment d’être plus indépendantes et de conserver leur dignité. Il intègre des toilettes qui comportent des sacs jetables et biodégradables leur donnant la possibilité de faire leurs besoins sans assistance.
Elevée dans une famille indienne pour laquelle sa mère travaille, elle désire depuis son enfance étudier le théâtre. Malheureusement, elle se retrouve finalement à suivre des études de marketing. Une formation dont elle décroche deux ans plus tard par manque d’intérêt. Elle obtient par la suite un emploi à Telkom, l’entreprise sud-africaine de télécommunications. Elle y apprend l’informatique. En plus de son travail, elle se passionne pour l’entreprenariat, notamment l’entreprenariat social.
En 2011, à la suite d’un accident majeur dont elle est victime, elle décide d’entreprendre. Elle développe l’idée de créer un Para-tube pour PSH. Ayant eu une fracture du bassin, elle est contrainte de rester sur un fauteuil roulant pendant sa convalescence. Elle doit compter sur sa mère dont elle dépend en permanence pour différents besoins, dont aller aux toilettes. Elle réalise donc le calvaire des PSH en permanence. Rétablie, elle décide de leur venir en aide en créant une solution pouvant leur permettre d’être indépendants.
Faire face aux obstacles
Bien qu’ayant une idée innovante, elle doit toutefois affronter plusieurs défis pour la concrétiser, notamment le doute de sa famille quant au projet ou encore le problème de financement pour créer le prototype et développer l’entreprise. Malgré les résistances de ses proches, elle persévère. En 2019, elle décroche plusieurs financements, dont celui d’une institution de son pays, notamment la Société de développement industriel, pour pouvoir inventer son dispositif.
Pour optimiser ses ressources, limiter ses dépenses et surtout réduire les coûts pour les utilisateurs, elle fabrique son dispositif à partir des composantes prêtes à l’emploi et les assemble au niveau local. Aujourd’hui, le dispositif a été testé dans les maisons de retraite en Afrique du Sud où il y ‘a un grand besoin. Il devrait être vendu dans toute l’Afrique du Sud d’ici début janvier 2021. Il a par ailleurs décroché des brevets en Afrique du sud, en Chine et aux Etats-Unis pour sa commercialisation.