Julie Makani est une chercheuse en médicine originaire de la Tanzanie. Elle est connue pour ses recherches pour le traitement de la drépanocytose.
Julie Makani est professeure associée au département d’hématologie et transfusion sanguine à l’Université Muhimbili de la santé et des sciences connexes à Dar Salam. Originaire de la Tanzanie, l’un des cinq pays au monde ayant le plus grand nombre de naissances annuelles de drépanocytose, cette scientifique est considérée comme l’une des rares Africains à mener des recherches sur cette affection. Il s’agit d’une maladie génétique caractérisée par une malformation des globules rouges et un faible taux d’hémoglobine dont la fonction est de transporter l’oxygène vers les cellules, entrainant des convulsions, des problèmes respiratoires… chez les patients.
C’est au cours de ses études doctorales qu’elle entame en 2003 grâce à une bourse de la Fondation Wellcome Trust, que la scientifique tanzanienne s’intéresse à l’épidémiologie clinique de la drépanocytose. Une maladie courante en Tanzanie, mais qui demeure encore méconnue. Elle mène durant quatre années des recherches sur le sujet. En 2004, la même fondation lui octroie un nouveau financement, cette fois pour développer un programme sur la drépanocytose au sein de l’Université Muhimbili. Ce qui lui permet de mettre sous surveillance plus de 2000 patients atteints de drépanocytose. C’est l’une des recherches les plus importantes menées dans le monde sur cette maladie.
Dans ses travaux, elle se consacre à la recherche d’un traitement pour la drépanocytose. Son objectif est aussi d’influencer les politiques en matière de santé pour que l’Afrique accède aux tests de diagnostic et aux médicaments essentiels pour le traitement de cette maladie.
Développer un traitement pour la drépanocytose
Julie Makani mène des recherches sur le terrain au sein de la population. Elle réalise des interventions comme des transfusions sanguines et l’hydroxyurée, un médicament qui agit sur la moelle osseuse et qui est une étape vers le traitement de la drépanocytose. Son ambition aujourd’hui est d’aboutir à un médicament par thérapie génique.
En plus d’être experte technique du Réseau mondial de recherches sur la drépanocytose, elle s’engage aussi sur le plan associatif. Elle a créé, notamment la Fondation Tanzanienne pour la Drépanocytose. Elle co-préside en outre le Groupe de Travail sur la thérapie de la drépanocytose par l’Hydroxyurée (une méthode qui permet d’augmenter l’oxygène dans le fœtus). Elle travaille aussi avec d’autres organisations comme le Réseau régional de recherche sur la drépanocytose en Afrique orientale et centrale ou encore le Consortium pour la santé, le plaidoyer, la recherche et la formation en Afrique … pour établir un réseau national et panafricain autour de la question de la drépanocytose.
En raison de son engagement pour favoriser le traitement de la drépanocytose, elle a reçu de nombreuses récompenses internationales. En 2009, elle a reçu l’Archbishop Tutu Leadership Fellowship de l’Institut Africain du leadership. En 2011, la Royal Society lui a décerné le Prix Pfizer pour récompenser ses travaux qui visent à mieux comprendre les mécanismes moléculaires, génétiques et environnementaux sur la drépanocytose. En 2019, elle a été intégrée dans le classement BBC 100 Women.
Julie Makani est diplômée en médecine de l’Université de Muhimbili (1994). En 1997, elle a effectué un stage en médecine interne au Royal postgraduate Medical school à Londres. Elle a aussi été chercheure à l’université d’Oxford.