Marie Korsaga, l’astrophysicienne burkinabè qui étudie les galaxies

Marie Korsaga est une jeune astrophysicienne burkinabè. Titulaire d’un doctorat en astrophysique, elle est l’une des rares femmes en Afrique à accéder à cet « univers » dit masculin. Elle milite aujourd’hui pour encourager les jeunes filles burkinabè à suivre des carrières scientifiques.

C’est en 2019 que Marie Korsaga est devenue astrophysicienne, réalisant ainsi un exploit. Celui, notamment d’évoluer dans un domaine où l’on compte très peu d’Africains, voire quasiment pas de femmes africaines.

Tout commence à son enfance. Comme la plupart des enfants de son âge, plusieurs questions sur l’univers la tracassent, notamment le phénomène d’apparition de la vie, des étoiles filantes…Mais rien de plus. Elle ne s’imagine pas devenir astrophysicienne. D’ailleurs, une fois son Bac scientifique option maths et physique en poche, elle rêve de devenir ingénieure en génie civil. Passionnée des sciences, elle s’inscrit à l’université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou où au cours des deux premières années, elle étudie plus en profondeur les mathématiques et la physique pure.

En année de licence, elle découvre pour la première fois, parmi les matières optionnelles, l’astronomie. Très intéressée par les cours dispensés dans le cadre de la matière, elle commence à se départir de son d’ingénieure. « J’ai été fascinée par les cours que j’avais suivis, car j’ai obtenu des réponses sur beaucoup de questions que je me posais depuis mon enfance », affirme-t-elle à Afriquefemme.com

Après l’obtention de son Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en physique appliquée, elle rejoint le programme « Physique des galaxies » du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) en France où elle prépare son doctorat conjointement avec l’Université de Cape Town en Afrique du Sud. Elle mène, notamment des recherches sur la « distribution de la matière noire et de la matière visible dans les galaxies. Le but étant de comprendre comment la matière noire est distribuée à l’intérieur des galaxies », explique-t-elle. En 2019, elle soutient sa thèse de doctorat en astrophysique sur le thème « Distribution de la matière baryonique et non baryonique dans les galaxies spirales et irrégulières ». 

Pour plus de femmes dans le milieu scientifique

Pour devenir astrophysicienne, Marie Korsaga a dû faire face à plusieurs stéréotypes, surtout que seuls les hommes évoluaient dans ce domaine au Burkina. « J’ai dû affronter des propos du type, la physique est trop compliquée pour une femme. Tu ne pourras faire carrière dans le domaine, et même tu risques de devenir folle si tu continues », confie-t-elle à DoingBuzz.com. Aujourd’hui, elle se donne pour mission d’encourager plus de jeunes filles burkinabè à suivre un cursus scientifique, en enseignant dans les universités burkinabè. 

En plus de vouloir mettre fin aux clichés et pousser plus de filles à s’intéresser aux sciences, elle compte aussi promouvoir et vulgariser l’astronomie dans le pays comme un outil de développement. L’ambition de l’astrophysicienne est que le Burkina Faso fasse partie des pays ayant lancé des satellites dans l’espace et se hisse en pôle d’excellence en astronomie dans la sous-région ouest-africaine.