Atezambong Fomo Carine est une arbitre de football camerounaise. Ancienne Karatéka et judoka, elle a réalisé en 2014 l’exploit de devenir l’unique femme à arbitrer les matchs d’hommes de la Ligue 1 du Championnat national de football camerounais. En 2015, la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) l’a désignée comme arbitre internationale.
Le sport chez Carine Atezambong Fomo c’est d’abord une affaire de passion. D’ailleurs, elle en parle avec beaucoup de fougue et d’émotions. C’est au collège qu’elle commence à s’intéresser au sport. Elle pratique le karaté et participe même aux compétitions internationales. Bac en poche, elle s’inscrit à l’université et opte pour le handball, puisque le Karaté n’est pas un sport olympique. Elle est repérée lors d’une séance d’entrainement par le professeur de judo qui la convainc de devenir judoka. Elle pratique le judo pendant 5 ans et intègre même l’équipe nationale.
En 2008, elle réussit le concours de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) qui forme les professeurs de sport et les entraineurs. Ce sera le virage dans sa carrière sportive, car son père lui conseille de se spécialiser en arbitrage. Mais, une fois à l’institut, elle apprend malheureusement que l’école ne forme pas les arbitres. Ce qui la pousse à opter pour le football. « C’était très étrange que je fasse le football, surtout que j’avais déjà fait sept ans de karaté, cinq à six ans de judo, subitement je me suis retrouvée à aller faire le football. Même mes maitres de judo se sont fâchés, puisque j’étais à l’équipe nationale. Mais je me suis dit que je vais faire le foot pour découvrir une autre discipline », se souvient-elle.
L’arbitrage, un hasard devenu une passion
Sur conseil de son professeur de foot, elle s’inscrit à la Ligue départementale en 2009 qui forme les arbitres. Une expérience qui n’est pas tout facile. « J’allais dans les stades. On m’insultait, on me criait dessus comme je ne maitrisais pas encore les règles du jeu. Je m’en foutais parce que j’avais déjà affronté ce genre de choses bien avant », nous confie-t-elle.
En 2009, après 6 mois de stage, elle devient arbitre nationale du Championnat féminin. En 2012, elle décide de sortir des sentiers battus et souhaite arbitrer les matches d’hommes. Un fait rare, puisqu’aucune femme ne le fait, étant donné les tests qui sont adaptés au physique des hommes. Après avoir pu valider ces tests, Carine intègre la ligue 2 masculine. En 2014, elle est promue en Ligue 1 des hommes, devenant ainsi la seule femme à arbitrer les matchs masculins. La même année, la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) la désigne comme arbitre internationale.
Depuis, elle a arbitré plusieurs matches d’hommes du Championnat camerounais, dont la finale de la Coupe du Cameroun en 2014. Elle a aussi arbitré des matches au niveau international, notamment les matches de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2016 au Cameroun, les Jeux Africains à Brazzaville en 2015, les matchs éliminatoires pour la Coupe du monde et les jeux Olympiques… Des expériences enrichissantes, qui ont souvent aussi été marquées par des fautes et erreurs graves, mais qui ont contribué à faire d’elle, une dame au sifflet compétente, respectée et audacieuse.
Danielle Engolo