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Judith Bakirya, pionnière de la permaculture en Ouganda


Judith Bakirya est une agricultrice ougandaise qui promeut le retour aux pratiques agricoles traditionnelles en Afrique à travers la permaculture et l’agrotourisme. Après des études à l’Université de Birmingham et une carrière dans une ONG au Royaume-Uni, elle se convertit en 2000 à l’agriculture, même s’il s’agit d’une activité dévalorisée en Afrique, surtout pour une personne diplômée comme elle. Elle fonde BUFRUIT, une grande ferme agro-patrimoniale, dont le chiffre d’affaires annuel atteint aujourd’hui les 90 000 dollars.

Titulaire d’un master en « santé et développement » de l’Université de Birmingham au Royaume-Uni où elle a étudié grâce à une bourse, Judith Barikaya se projette dans une carrière dans le domaine de la santé et du développement. C’est d’ailleurs, le choix qu’elle fait, une fois son diplôme de master en poche. Elle rejoint une ONG où elle travaille pendant des années. Mais, elle manque de satisfaction par rapport à sa carrière.

Etant née dans une famille d’agriculteurs et ayant elle-même été cultivatrice très jeune, elle réalise, après s’être remémorée les souvenirs de son enfance, que c’est dans ce domaine qu’elle souhaite faire carrière. Elle quitte son poste en 2000, rentre en Ouganda et se lance dans l’agriculture, malgré son niveau d’études supérieures, sachant que cette activité, en Ouganda, tout comme dans la plupart des pays africains, est méprisée et mal perçue.

Retour aux origines… l’agriculture

De retour dans son pays, elle doit tout d’abord acquérir un terrain pour son projet, mais il lui faut des fonds. Ce dont elle ne dispose pas. Au niveau des banques commerciales, il lui est impossible de décrocher un crédit, surtout que l’agriculture est considérée comme « risquée ». Elle finit tout de même par décrocher un petit prêt de l’Association Villageoise de crédit et d’épargne auquel elle ajoute ses économies et fonde « Busaino Fruits and Trees ». Elle opte pour une agriculture écologique et veut se départir des techniques modernes. C’est ainsi qu’elle se tourne vers la permaculture. Il s’agit d’une pratique agricole, qui a toujours existé en Afrique, qui consiste à créer un espace agricole où rien n’est gaspillé, comme dans une forêt. Sur une parcelle de 1064 acres, elle cultive des fruits, des légumes, des plantes médicinales, élève des animaux et pratique l’agro-business. Son initiative est l’une des rares dans le pays et sur le continent. En 2014, la grâce lui sourit. Elle remporte le concours des meilleurs agriculteurs parrainé par vision Group, l’Ambassade des Pays-Bas en Ouganda. Elle participe donc à des Salons de l’agriculture et assiste à des expositions agricoles aux Pays-Bas. Une expérience qui l’inspire profondément. De retour en Ouganda, elle lance successivement, son propre Centre d’exposition pour la médecine et la culture traditionnelle dans le district de Jinja. En 2017, elle crée l’Institut national d’agrotourisme dans la même ville pour promouvoir cette forme innovante du tourisme en Ouganda.

Promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement

Ayant grandi dans une famille d’agriculteurs, elle apprend très vite les méthodes agricoles, surtout auprès de sa grand-mère qui lui fait connaître plusieurs plantes médicinales et lui montre l’importance de conserver certaines plantes. Dans sa pratique agricole, elle s’oppose alors aux méthodes modernes agricoles, qui donnent une grande place au gaspillage, qui utilisent des engrais et ne sont pas respectueuses de l’environnement. Dans sa ferme, elle applique des principes écologiques comme le séchage des feuilles…. Elle collabore de même avec les petits exploitants agricoles des régions avoisinantes pour leur inculquer ses méthodes agricoles et les aider à s’organiser en une association d’épargne et de crédit pour accéder au financement. « Traditionnellement en Afrique, nous faisons grandir nos plantes et élevons en même temps les animaux. Ce concept est entrain de disparaître parmi nous. Nous voulons être un exemple, parce que la question du changement climatique est majeure. Ceux qui viennent travailler avec nous comprennent qu’avec peu de moyens, on peut toujours protéger l’environnement », confie-t-elle à BBC. La ferme tire aujourd’hui ses revenus de la vente des fruits, des plantes médicinales, de l’agrotourisme… et réalise chaque année un chiffre d’affaires de 90 000 dollars.

En 2019, elle a été reconnue comme l’une des « 100 femmes de l’année » par BBC.