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Ghana : Bernice Dapaah fabrique des vélos avec du bambou


Dans les rues de Kumasi ou encore d’Accra au Ghana, de nouveaux types de vélos gagnent du terrain. Ils sont faits à partir de bambou. Légers, écolo, plus résistants, ils sont fabriqués et vendus depuis 2008 par Bernice Dapaah. La jeune entrepreneure ghanéenne a décidé de valoriser le bambou, une plante locale jugée très résistante, en l’utilisant pour fabriquer des vélos. L’objectif étant de produire des bicyclettes plus solides, adaptées aux routes non bitumées du Ghana et surtout d’aider les élèves à se rendre plus rapidement à l’école.

Des vélos à base de bambou, c’est l’idée innovante qu’a développée Bernice Dapaah au Ghana. A l’origine de ce projet, son expérience difficile pour aller à l’école et son désir de valoriser les matériaux locaux du Ghana. Bernice Dapaah nait et grandit dans une famille pauvre à Kumasi, la 2e grande ville du Ghana. Très jeune, la petite écolière doit parcourir 3 heures par jour pour rejoindre son école. « Des fois, j’arrivais en retard et j’étais punie », raconte-t-elle à l’Agence Ecofin. Après des années de calvaire, son grand-père lui achète un vélo pour s’y rendre plus facilement. Mais cette seule bicyclette doit la porter ainsi que ses frères et sœurs. «Souvent, le vélo se cassait et nous devrions le réparer », souligne-t-elle à Ecofin. Ayant terminé le lycée, elle ne peut malheureusement pas aller à l’Université, faute de moyens. Pendant ce temps, elle se porte volontaire dans plusieurs organisations. C’est là qu’elle découvre qu’il est possible de fabriquer des vélos à partir de bambous. Face au chômage grandissant au Ghana, elle décide de se lancer dans l’entreprenariat, mais souhaite surtout exploiter les produits locaux. Il ne fait pas de doute pour la Ghanéenne que ce sera le bambou sa matière première. Le pays regorge de bambou sauvage et celui-ci n’est pas utilisé. Elle se lance donc avec une amie dans un projet de fabrication de vélos à base de bambou en 2008.

Une initiative environnementale et sociale

«Lorsque nous avons commencé cette initiative, je pensais souvent à quand j’étais plus jeune et je devais marcher des kilomètres avant d’arriver à l’école. Donc, pourquoi ne pas offrir des vélos à des élèves afin qu’ils puissent étudier et puissent avoir assez de temps de lire leurs livres », confie-t-elle à Ecofin. Mais à travers son initiative, elle vise aussi à offrir des moyens de transport alternatifs qui sont plus résistants et qui peuvent permettre aux populations défavorisées des zones enclavées du pays de braver les routes non asphaltées.

A travers son projet, qu’elle implante à Kumasi, sa ville natale, elle collecte du bambou qu’elle utilise pour confectionner des cadres de bicyclette. Ce qui rend ces bicyclettes plus résistantes, souples et écologiques, le bambou étant une matière résistance et qui rejette 30% d’oxygène en plus que les autres plantes. Après avoir monté au début quelques vélos, qui malheureusement ne rencontrent pas du succès à cause de leur prototype, elle finit par trouver des modèles plus intéressants. Elle crée différents types de vélos, pour les hommes, les femmes, pour les montagnes, les villes, les vélos cargo…

En 2010, elle présente son idée pour la première fois au Clinton Global Initiative University, un concours international autour de projets durables et favorisant la paix dans le monde. Le projet participe aussi au Forum économique mondial en 2014. A travers cette notoriété qu’elle acquiert, elle décide de fonder « Ghana Bamboo Bikes Initiative» (GBBI) en 2014.

Implantée dans sa ville natale, l’entreprise emploie, notamment des femmes de la région chargées de ramasser les branches de bambou. Elle fait aussi don de vélos aux élèves de Kumasi, pour rejoindre l’école rapidement et avoir du temps pour étudier à la maison. « Pour 10 vélos vendus, nous en donnons un à un étudiant d’une région rurale pauvre pour qu’il aille à l’école », souligne t-elle à la Radiotélévision Belge francophone (RTBF). En dehors de cette dimension sociale, l’entreprise contribue aussi à protéger l’environnement. Pour chaque bambou coupé, 10 autres sont plantés par l’équipe de GBBI. Depuis sa création, GBBI aurait produit 1000 vélos vendus à 100 euros l’unité.

Après plusieurs années sans étudier en raison de difficultés financières, Bernice Dapaah a entamé des études universitaires à un peu plus de 30 ans. Elle a obtenu un diplôme en management des ressources humaines en Angleterre, une licence en Business Administration et un diplôme en « Executive education » de Harvard University.

Elle est aussi ambassadrice de l’Organisation mondiale du Bamboo en Suisse.