Amy Sow, une artiste engagée qui promeut la création artistique en Mauritanie

Amy Sow est une de ces artistes engagées qui ne ménagent pas leurs efforts afin de promouvoir la création artistique de ses compatriotes. Elle a fait du vécu des femmes africaines sa principale thématique, convaincue que c’est ainsi que les consciences se réveilleront. Portrait. 

Née en 1977 à Nouakchott, où elle réside, Amy Sow est l’unique artiste mauritanienne à être exposée en dehors des frontières. Et pourtant, rien n’a été simple, dans un pays où n’existe, jusqu’à présent, aucune école des beaux-arts. C’est donc à force de travail et d’abnégation, et sans pouvoir compter sur la présence de femmes artistes comme modèle, qu’Amy Sow a franchi une à une les étapes qui l’ont amenée à réaliser ses ambitions dans le domaine des arts. 

Pour elle, l’art est la manière idoine pour attirer l’attention sur les problèmes sociaux auxquels sont trop souvent confrontées les femmes. Mais pas seulement. Selon elle, que ce soit la peinture acrylique ou la photographie, qu’elle pratique, il s’agit là d’un véritable catalyseur sur le chemin d’un changement devenu nécessaire. 

“Si nous avions une école des beaux-arts, je pense que cela contribuerait à réduire la criminalité, peut-être même la mendicité. Pourquoi pas ? L’art vous aide à vous intégrer”, déclare-t-elle. Un postulat de poids, qui rappelle à tous que la Mauritanie ne compte pour l’instant qu’une centaine d’artistes, très peu représentés dans les médias et surtout complètement absents sur la scène internationale. 

Véritable promotrice de la création artistique en Mauritanie, Amy Sow est Vice-Présidente de M-Art, un collectif de jeunes plasticiens mauritaniens qui organise, annuellement, le festival Libre’Art. Elle est également l’initiatrice de l’espace de rencontres artistiques Art Galle. 

De nombreuses institutions culturelles ont bien voulu accueillir les expositions d’Amy Sow depuis 2005. Il s’agit de l’Institut Français, du Centre Culturel et du Musée National de Nouakchott. A l’échelle africaine, elle a également participé aux biennales de Dakar, Tunis ou Agadir. A chaque fois, c’est la voix des femmes africaines qu’elle a portées, relatant, à travers son art, leur vécu parfois intolérable. 

Yassine Benslimane

Africa Women Experts