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Les Panafricaines: sept ateliers thématiques autour de la question migratoire marquent la première journée


– Les Panafricaines réunies en ateliers ont bénéficié de l’expertise d’accompagnants de très haut niveau.
– Les travaux des ateliers serviront de base à l’élaboration du plan d’action 2018-2019 du Réseau des Panafricaines.

Casablanca, le 26 octobre 2018 – La première journée du Forum des Femmes Journalistes d’Afrique « Les Panafricaines » s’est achevée ce vendredi 26 octobre à Casablanca.

Après une matinée consacrée à l’ouverture du Forum, et au Grand Débat sous le thème : « D’une rive à l’autre, pour un regard juste sur les migrants », les Panafricaines ont consacré l’après-midi à des ateliers thématiques à huis clos.

7 ateliers ont ainsi été dédiés à diverses dimensions de la question migratoire. Le premier atelier a apporté des éléments de réponse à une question fondamentale : « Quel traitement journalistique des questions migratoires ? ». Les échanges ont été conduits par Mehdi ALIOUA, docteur en sociologie et enseignant-chercheur en sciences politiques, et Président de l’association anti-raciste « GADEM ». A l’issue de l’atelier, celui-ci a déclaré que « l’éthique doit être au centre du métier journalistique. Celle-ci se décline sur plusieurs volets dont la vigilance sémantique et linguistique. En effet, le langage utilisé dans les médias est un puissant vecteur d’opinions d’où la nécessité de s’arrêter et de repenser l’utilisation de certains termes usuels tels que ‘subsahariens’, ‘Africains’, ‘clandestins’ qui, à long terme, façonnent des perspectives négatives autour de la question migratoire».

Le deuxième atelier a été organisé autour du thème « Mineurs en errance, comment cerner un phénomène complexe ? ». Le Dr Najat MJID, experte indépendante des droits de l’enfant auprès des Nations Unies et fondatrice de l’association « Bayti » pour les enfants de la rue a insisté à cette occasion sur « l’importance du respect d’un code d’éthique et de conduite dans le traitement de la question de la migration des enfants dans la presse. Nous devons équilibrer l’intérêt supérieur de l’enfant et les exigences de l’audimat et des orientations journalistiques des médias ».

Le troisième atelier avait pour thème : « Mobilités féminines : une nouvelle dynamique migratoire ». L’accompagnatrice Awa Meite VAN TIL, réalisatrice et militante pour les droits des migrants a souligné « l’importance de mettre en lumière l’universalité et la féminisation progressive du phénomène migratoire. Ceci dit, malgré de nombreux points communs entre nos parcours respectifs, il faut savoir valoriser la diversité et la richesse de nos expériences individuelles ».

Avec pour thème « Migrations climatiques et sécurité alimentaire », le 4ème atelier s’est penché sur la dimension préoccupante de l’impact des changements climatiques sur les déplacements de populations en Afrique. C’est l’expert accompagnant de cet atelier, Marouane TOUALI, chercheur et spécialiste des questions migratoires et Chargé de mission au Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) qui a mené les débats autour de cette « question cruciale et commune à l’ensemble du continent africain ». Selon lui, les participantes à son atelier ont souligné leur besoin d’avoir accès à plus d’information sur l’impact des changements climatiques. « Il faut un réseau d’experts pour les accompagner, elles doivent également se rapprocher des politiques et des instances onusiennes comme l’OIM, le PNUE pour avoir accès à plus d’informations cruciales.

Le cinquième atelier a permis de traiter le thème : « Migrations intra-africaines : une chance pour le développement ». L’occasion pour Abdou Souléye DIOP, ex-président de la commission Afrique et Sud-Sud à la Confédération Générale des Entreprises Marocaines, de citer les nombreuses conséquences positives de la migration intra-africaine dont « le développement de nombreux secteurs d’activités dans les pays de destination, le brassage culturel qui permet aux pays de s’ouvrir sur le reste du continent, le développement du commerce intra-africain et même l’accélération de l’intégration régionale  ».

Pour traiter un sujet, il faut en maîtriser les données. Le 6ème atelier, organisé autour du thème « Migrations africaines : de l’importance de disposer de données fiables » a permis à Irène Fernande EKOUTA, coordinatrice de rédaction du média lejournalducameroun.com, de mettre en avant une problématique centrale partagée par l’ensemble des médias africains : « Pour l’instant, nous nous fions à des organisations internationales telles que l’OIM ou la Croix Rouge en ce qui concerne les données de la migration africaine. Ceci dit, nous sommes enthousiastes à l’idée de récolter des données produites sur le continent, notamment des sources gouvernementales. En termes de traitement et d’éthique professionnelle, il est sain d’adresser les données des organisations internationales avec un regard critique. Les chiffres consacrés pour le moment donnent une impression de catastrophisme imminent car ils sont systématiquement mis en avant. Il s’avère urgent et nécessaire de se baser sur des études actualisées, des données mises à jour ce qui nous permettra à nous, journalistes, de fournir à nos lecteurs et à nos auditeurs une analyse lucide et objective sur la question migratoire ».

Le septième et dernier atelier a quant à lui traité des « Structures et modèle organisationnel du réseau « Les Panafricaines » ». C’est Adil MAAZOUZ, animateur de l’atelier et spécialiste des questions juridiques dans le secteur des médias – 2M, qui a résumé l’importance de « pérenniser et professionnaliser l’action des Panafricaines en fixant un cadre juridico-légal solide. De nombreuses options se présentent à nos consœurs qui, au vu de la richesse des contenus produits par le réseau, ont tout intérêt à capitaliser sur ses ramifications continentales, voire mondiales grâce aux diverses diasporas, et leurs expertise internationale ».

Pour rappel, la deuxième édition du Forum des Panafricaines réunit à Casablanca plus de 200 femmes journalistes en provenance des 54 pays.

La mobilisation des Panafricaines se déroulera sur 2 jours. Cette première journée est consacrée aux débats et aux ateliers, qui permettront d’aborder les différentes facettes de la migration sur le continent.

La deuxième journée sera quant à elle consacrée à la restitution des travaux, et à un vote qui permettra de déterminer les priorités du plan d’action qui sera déployé sur l’année 2018-2019 par Les Panafricaines.

(Communiqué de presse)