Présidente de FEMIN-IN, un mouvement citoyen féministe burkinabè, Annick Laurence Koussoubé milite depuis des années en faveur des droits des femmes dans son pays, le Burkina Faso. Sur le terrain comme sur la toile, elle est engagée pour éliminer les stéréotypes de genre, les inégalités et discriminations à l’égard des femmes…dans différents domaines, entre autres les Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (STEM). Depuis 2019, elle est aussi Ambassadrice du Next Einstein Forum (NEF) au Burkina Faso.
Depuis plusieurs années, Annick Laurence Koussoubé œuvre activement pour les droits des femmes, des jeunes au Burkina Faso, mais est aussi engagée pour promouvoir les STEM. C’est fièrement que la Burkinabè se définit comme féministe. Un mot qui pour elle, est synonyme d’action. « Je m’assume comme féministe. Être militante féministe pour moi c’est s’engager activement pour promouvoir l’égalité des sexes et les droits des femmes », explique –t-elle à Africa Women Experts. Un engagement, qui s’inspire de son expérience personnelle, mais aussi des témoignages des femmes et jeunes filles qu’elle a rencontrées, victimes de discriminations et de l’injustice, confie-t-elle.
Sur le terrain, elle a mené plusieurs actions dans le domaine de la santé, de l’éducation, du travail, de la politique…en matière de défense des droits des femmes. « Des initiatives ayant permis d’améliorer la visibilité des questions de genre et de placer la question de l’égalité des sexes au centre des débats politiques, mais aussi de permettre à plusieurs femmes et jeunes filles de comprendre le bien-fondé de ces actions et de s’engager elles aussi »,souligne-t-elle. D’ailleurs, sa plus grande fierté, confie –t-elle, est d’avoir mis en place le mouvement citoyen FEMIN-IN, une organisation féministe qui apporte aujourd’hui des changements en matière de droits des femmes et des filles au Burkina Faso.
En plus du travail sur le terrain, la Burkinabè croit dur comme fer au pouvoir du cyber-militantisme en Afrique. Elle en veut pour preuve l’impact de plusieurs campagnes ayant permis de réclamer justice pour plusieurs victimes en Afrique. D’ailleurs, elle s’est engagée elle-même à plusieurs reprises dans différentes campagnes sur les réseaux sociaux en faveur des femmes, en plus de son action sur le terrain. « Pour moi, les deux moyens sont importants pour faire progresser des causes sociales et politiques. Le cybermilitantisme a fait ses preuves aujourd’hui en Afrique, car il a permis aux femmes et filles africaines de faire entendre leurs voix », déclare-t-elle à Africa Women Experts.
Engagée pour la promotion du genre dans les STEM
Issue d’un background marketing, communication, genre, Laurence Koussoubé n’en est pas moins passionnée des technologies. Titulaire d’une Licence en marketing management, d’un Master en communication et d’un Diplôme universitaire en genre et action humanitaire, elle s’affectionne des technologies. Au même titre que les autres domaines dans lesquels elle promeut les droits des femmes, notamment l’éducation, la santé, l’économie…, elle s’engage activement pour briser les stéréotypes de genre dans les STEM. « Je me rends compte que plusieurs stéréotypes et inégalités existent dans les STEM. Plus jeune, nous avions des professeurs qui nous disaient que les mathématiques sont faites pour les garçons et que les filles devaient plus s’intéresser aux filières littéraires. C’est ce genre de stéréotypes que je veux combattre, d’où mon engagement »,explique-t-elle.
En janvier 2023, en tant qu’ambassadrice du NEF, elle a organisé la Semaine Africaine des Sciences (SAS). Une activité tenue conjointement dans deux autres pays du Sahel, notamment le Tchad, le Niger…et destinée à promouvoir les STEM auprès des jeunes, des filles et des femmes. Au menu, plusieurs activités, explique-t-elle, entre autres une conférence sur l’importance de la science et de la technologie pour le développement de l’Afrique, un atelier robotique pour les jeunes filles, un atelier de chimie pour les élèves, une rencontre entre chercheurs, scientifiques et ingénieurs, une projection de films suivi d’un débat avec les femmes et jeunes filles scientifiques.
Entre son engagement à défendre les droits des femmes et sa mission de promotion des STEM, Laurence Koussoubé estime qu’il y’a un fil conducteur, à savoir l’éducation. Pour elle, il s’agit d’un outil important pour garantir l’égalité des sexes, mais aussi pour permettre aux jeunes de développer leurs capacités et réaliser leur plein potentiel, y compris dans les sciences. « L’éducation dans les STEM joue un rôle dans la promotion des droits des femmes, des filles et des jeunes en permettant de briser les stéréotypes de genre et de contribuer à l’autonomisation des filles et des femmes, en leur donnant des connaissances et compétences nécessaires pour s’engager dans les métiers scientifiques et techniques », confie-t-elle.
Aujourd’hui, en tant que militante féministe, son ambition est de voir toutes les jeunes filles et femmes d’Afrique et du monde accéder à une éducation de qualité, pour ainsi vivre libres du patriarcat et de tout système d’oppression.
Danielle Engolo