Usurpation d’identité, fraude financière… en Afrique, comme partout ailleurs, la cybersécurité reste un défi, surtout pour les entreprises. Pour leur venir en aide, la jeune Ivoirienne Charlette N’Guessan a créé en 2018 le logiciel BACE API, basé sur la reconnaissance faciale. En septembre 2020, elle a été primée pour son innovation.
Charlette N’guessan est une jeune entrepreneuse passionnée de technologie. Ayant suivi un parcours scientifique au lycée, elle est encouragée par son père à suivre une carrière de son choix et se spécialise en électronique et réseaux informatiques. Après son BTS en 2014, elle obtient une licence en Génie logiciel informatique en 2017 et décide de démarrer sa carrière en tant que tech entrepreneuse. Elle est sélectionnée par la même occasion pour suivre une formation en codage et entreprenariat au sein du prestigieux incubateur Meltwater Entrepreneurial School of Technology (MEST) d’Accra.
C’est au cours de sa formation au Ghana, qu’elle s’associe à d’autres ingénieurs pour créer le logiciel BACE API afin d’adapter la reconnaissance faciale à l’Afrique. Mise au point depuis des années, cette technologie en Afrique, révèle un taux d’erreur cinq à dix fois supérieur que dans les autres continents. Pour créer le logiciel adaptant la reconnaissance faciale à l’Afrique, elle constitue avec son équipe un échantillon de visages d’Afrique subsaharienne pour s’assurer que celui-ci sera performant et correspondra aux caractéristiques physiques des Africains.
Lancé initialement au Ghana en septembre 2018, le logiciel est aujourd’hui en phase de commercialisation sur le marché africain.Il propose aux établissements financiers un système qui leur permet de s’assurer de l’identité des clients à distance à travers des photos « live » et de vérifier qu’il s’agit bien d’une personne et non d’un robot. Cette solution permettrait de protéger les économies africaines des cybercrimes évalués à 3,5 milliards de dollars en 2017.
En 2020, cette solution innovante a permis à la start-up BACE Group de décrocher le Prix africain de l’Innovation en ingénierie de l’Académie Royale d’ingénierie d’Afrique d’un montant d’environ 27 700 euros. La même année, Charlette N’Guessan a également co-écrit l’ouvrage « Artificial Intelligence Book » publié par Wiley.
Evoluant dans un milieu encore essentiellement masculin, elle ambitionne aujourd’hui de s’engager pour inspirer les jeunes filles africaines à suivre des filières technologiques et des carrières dans ce domaine.