Julia Sebutinde est une juriste d’origine ougandaise. Elle figure parmi les rares Africaines à avoir siégé à la Cour internationale de justice (CIJ). En novembre dernier, elle a été réélue pour un second mandat à la CIJ.
En Ouganda, Julia Sebutinde s’est bâtie une forte réputation, pour avoir, notamment dénoué les plus grands dossiers de corruption dans le pays. Elle est aussi connue pour avoir activement contribué à rédiger les textes de loi visant à mettre fin à l’Apartheid en Namibie.
C’est à l’université de Makerere que la jeune Ougandaise se forme au droit. Elle obtient, notamment une licence en droit en 1977 et un diplôme de 3ecycle en pratique juridique en 1978. A peine diplômée, elle est engagée au Ministère de la justice ougandais où pendant plus d’une décennie, elle rédige les textes de lois pour le gouvernement ougandais et participe au processus de transformation des projets de loi en statuts.
En 1990, elle s’envole pour l’Angleterre. Elle décroche en 1991 une maitrise à l’Université d’Edimbourg et est aussitôt sollicitée en tant que consultante et conseillère par le gouvernement de la Namibie, qui vient à peine d’obtenir son indépendance. Pendant cinq ans, elle forme les juristes du pays nouvellement indépendant pour rédiger les lois qui remplaceront les lois de l’apartheid en vigueur dans le pays jusqu’alors.
L’année 1996 marque un véritable tournant dans sa carrière. Elle est, notamment nommée à la Haute cour d’Ouganda. Durant son mandat, elle traite les plus grandes affaires de corruption et d’irrégularités dans la police ougandaise, les forces armées du pays, mais aussi l’administration fiscale. Grâce à son travail, le gouvernement ougandais mène de nombreuses réformes pour mettre fin à la corruption dans les institutions étatiques.
En 2005, elle devient juge au Tribunal Spécial pour la Sierra Léone où une fois de plus, elle se charge de dossiers délicats. Elle s’occupe, entre autres de dossiers très médiatisés comme ceux en relation avec les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité…dans le pays.
En 2011, elle est élue juge à la Cour internationale de justice (CIJ). Elle devient donc l’une des rares Africaines à rejoindre l’organe judiciaire des Nations Unies.
En reconnaissance pour sa contribution à la justice internationale, elle a reçu un Doctorat honorifique en droit de l’Université d’Edimbourg en 2009. En 2001, elle a décroché le Prix spécial de la Société Ougandaise de droit pour ses efforts dans la promotion de la justice en Ouganda.