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Cameroun : Sophie Misse Edimo, une agricultrice à la fibre écologique


A la tête de la coopérative agricole, CAPE COOP, qu’elle a cofondée en 2020, Sophie Misse Edimo, une comptable de profession, mais aussi une agricultrice passionnée, œuvre depuis quelques années en faveur de la promotion des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement dans la région du Littoral au Cameroun.

Passionnée d’agriculture depuis toute petite, mais aussi engagée pour protéger l’environnement, Sophie Misse Edimo fait de la promotion d’une agriculture durable son fer de lance. C’est le triste constat qu’elle fait sur les pratiques agricoles non respectueuses de l’environnement dans son pays, le Cameroun, qui la pousse d’ailleurs, ainsi qu’une vingtaine d’autres personnes, à créer il y’a cinq ans, la Coopérative Agricole et de la Promotion de l’Elevage pour le Littoral (CAPE COOP). «Aujourd’hui, les aliments n’ont plus le même goût qu’il y’a plusieurs années, en raison de l’utilisation intempestive d’engrais. Jadis, nos parents pratiquaient la culture bio. Ils ne rasaient pas des hectares de terres. Ils mélangeaient les cultures. La quête du profit absolu est entrain de tuer non seulement l’agriculture, mais aussi notre santé. Cette production intempestive a pour conséquence, en plus, qu’on ait des nids de terres inexploitables pendant 10 à 15 ans », déclare-t-elle à Africa Women Experts.

La coopérative, dont elle est la présidente du Conseil d’administration, se donne pour mission, à ce titre, de promouvoir une agriculture en phase avec l’environnement, économiquement viable et socialement équitable. C’est dans la région du Nkam, dans le Littoral au Cameroun, dont sont originaires ses cofondateurs, que l’organisation s’est implantée avec pour ambition de pratiquer une agriculture écologique. Sur les berges du fleuve Nkam, la coopérative a lancé en 2021 un projet de culture de banane-plantains sans engrais ni pesticides sur 10 hectares. « Ce projet nous a été imposé par le site, parce que le Nkam est une région où le plantain est une production de base. Nous cherchions une culture qui soit faite sans une quelconque gymnastique et en phase avec l’environnement », explique-t-elle à Africa Women Experts.  Bien qu’ambitieux, le projet n’atteint malheureusement pas les résultats escomptés la première année. « La production n’avait pas suivi. On avait fait un flop incommensurable dû à des erreurs de débutant », confie-t-elle.

Une agriculture durable au service de l’inclusion économique des jeunes

     

En 2024, la coopérative parvient, malgré tout, à rebondir, en étant sélectionnée pour le projet Fonds de solidarité pour les projets innovants (FSPI)- Transition écologique, porté par l’Ambassade de France au Cameroun, confie l’agricultrice. L’initiative lui permet de bénéficier, de 2024 à Mai 2025, d’un accompagnement d’un an et demi et du renforcement des capacités dans divers domaines techniques. Un soutien qui lui permet de se remettre sur pied, tant sur le plan technique que sur le plan financier. « Quand on a travaillé la première fois sans le FSPI, on avait utilisé nos propres rejetons achetés dans la région du Centre. Mais cette fois, les riverains s’associaient pour nous livrer les rejetons et nous leur versions en retour leur dû», explique-t-elle.

En plus de son engagement en faveur de l’écologie, la coopérative œuvre pour l’inclusion économique des jeunes de la région en proie au chômage. « Les jeunes sont notre cible. Nous nous sommes dits que dans la capitale économique, Douala, ils passent leur temps à être des conducteurs de motos, pourquoi ne pas les employer directement ? ». A l’exemple d’autres entreprises dans certaines régions au Cameroun, la coopérative ambitionne de prendre part à la responsabilisation des jeunes et de devenir un levier important d’emploi dans le Littoral. En quelques années, elle a pu gagner la confiance des jeunes qui viennent y chercher de l’emploi. « Au début, les gens se disaient que c’est un projet comme tout autre, qui va disparaître rapidement, mais grâce à notre ténacité, les gens peuvent compter aujourd’hui sur nous », explique t-elle.

A l’avenir, l’agricultrice camerounaise compte dupliquer le modèle de la coopérative dans d’autres régions du Cameroun pour promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement à l’échelle de tout le pays.

 

Danielle France Engolo