A la tête de la société de production « Les Films Selmon », Apolline Traoré est une figure à succès du cinéma Burkinabé. Avec un palmarès d’une vingtaine de films réalisés à ce jour, la cinéaste et réalisatrice s’est plusieurs fois distinguée par ses films. Son dernier long métrage, « Sira » (2023), a d’ailleurs été dans la course pour les Oscars aux Etats-Unis en Mars 2024.
Passionnée de cinéma depuis son enfance, Apolline Traoré a réussi, en plus de 20 ans de carrière, à se hisser parmi les réalisateurs et cinéastes burkinabés à succès en Afrique et à l’international, en décrochant des prix dans différents festivals à travers le monde, grâce à ses films qui traitent de sujets poignants de la société burkinabé et africaine.
C’est à l’Emerson College à Boston aux USA, qu’elle se forme au cinéma, en décrochant en 1998 une licence en Art Media. Jusqu’en 2001, elle enchaine des stages et travaille à Los Angeles avec des réalisateurs indépendants. En 2001, son documentaire, « Symbole burkinabé», réalisé en tant qu’étudiante, est récompensé au Festival Fespaco où il remporte le Prix du Jury. Elle réalise ensuite d’autres court-métrages, comme « Le Prix de l’Ignorance » en 2001, « Kounandi » en 2003, ainsi que le long-métrage « Sous la clarté de la lune » en 2004 qui remporte le Prix de la Meilleure musique au Fespaco.
En 2005, elle décide de rentrer dans son pays, le Burkina Faso, pour s’y consacrer au cinéma. Elle travaille avec le réalisateur burkinabé Idrissa Ouédraogo et produit, entre autres, des séries télévisées, des court-métrages, des long-métrages, qui la feront connaître.
Sa série télévisée « Le Testament » produite en 2009 et 2010 est diffusée sur la chaine publique burkinabé, RTB, mais aussi sur CFI et TV5. Celle-ci remporte, notamment le Prix de la Meilleure Série à Vues d’Afrique en 2010. Avec son long-métrage « Moi, Zaphira », qu’elle produit en 2013, elle décroche le Prix de la Meilleure Actrice féminine au Fespaco, ainsi que le Prix OIF du meilleur long-métrage.
Après ses films « Frontières » (2017), « Desrances » (2019) qui remportent eux aussi plusieurs prix, elle réalise en 2023, « Sira ». Un film qui traite de la crise sécuritaire au Sahel et du terrorisme et qui a décroché de nombreux prix. Il a, notamment remporté l’Etalon d’Argent au Fespaco en 2023, le Prix de la meilleure réalisatrice aux African Movie Academy Awards (AMAA) au Nigéria en 2023, le « Prix du Public » à la Berlinale 2023, ainsi que le grand Prix « Exchange Awards » au World Cinéma Amsterdam. En 2023, lors du Festival International du Film d’Images pour les Femmes au Zimbabwe, il a décroché le Prix du public, ainsi que le « Prix du Meilleur film étranger » au Urbanworld Film Festival à New-York. En Mars 2024, son film « Sira » a représenté le Burkina Faso aux Oscars aux Etats-Unis.
Avec une carrière cinématographique riche et inspirante, Apolline Traoré a été décorée en 2019 chevalier de l’ordre du mérite, des arts, des lettres et de la communication burkinabé. Elle a été nommée Ambassadrice du Musée National du Burkina Faso en 2020 et a obtenu la Médaille pour le combat des femmes dans le cinéma au Festival de Louxor en Egypte en 2022.