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Nigéria : Glory Alapa, la médecin qui s’attaque à la mauvaise gestion des déchets médicaux


Co-fondatrice de Pearl Medical, Glory Alapa s’attaque à la mauvaise gestion des déchets médicaux dans son pays, le Nigéria.

Il y’a quelques années, raconte Glory, une femme de ménage qu’elle rencontra par la suite, fut infectée par le virus de l’hépatite B, piquée par une seringue déjà utilisée, alors qu’elle nettoyait l’un des services d’un établissement de santé privé, entrainant une perturbation de sa santé mentale, mais aussi la perte de son travail. Une situation due à la mauvaise gestion des déchets médicaux par les établissements de santé, dont la médecin nigériane a été témoin a été témoin et victime à plusieurs reprises et à laquelle elle a décidé de remédier à travers sa start-up Pearl Medical, qu’elle a cofondée en 2021. « J’ai initié ce projet pour aider les établissements de santé à gérer efficacement leurs déchets, mais pour contribuer aussi à prévenir la propagation des maladies infectieuses, favorisant ainsi la santé publique dans les pays en développement », peut-on lire sur la page Linkedin de l’organisation.

La jeune start-up vise à aider les établissements de santé à gérer leurs déchets, autrement qu’en les jetant dans des décharges à ciel ouvert ou en les incinérant grâce à une innovation mise en place par Pearl Medical, un incinérateur solaire à faible coût capable de détruire 200 kg de déchets médicaux par jour. Une solution qui limite la pollution de l’environnement et permet de gérer les déchets médicaux même dans les zones sans accès à l’électricité, de détoxifier et d’incinérer les déchets médicaux solides. « Notre solution innovante vise à un changement de comportements dans la gestion des déchets médicaux par le personnel de santé afin d’améliorer le tri, le traitement et l’élimination ou le recyclage des déchets pour un environnement sûr et meilleur pour tous »,confie-t-elle à Africa Women Experts. En plus de la gestion des déchets par le biais des technologies, la start-up recycle aussi les déchets médicaux plastiques en produits. Elle mène également des campagnes d’éducation climatique, des actions de plaidoyer, des services d’assainissement…

20 établissements de santé accompagnés dans la gestion des déchets

A ce jour, la start-up a accompagné 20 établissements de santé dans la ville de Jos, mais a aussi permis à quelques victimes de la mauvaise gestion des déchets médicaux d’être suivies médicalement et d’être indemnisées par leurs employeurs. Une fierté pour la jeune médecin nigériane, qui n’en est d’ailleurs pas à sa dernière initiative. Elle a également cofondé CleanUpAfrica, une filiale de CleanUp, qui est une startup qui intègre l’intelligence artificielle et les capteurs dans les systèmes de gestion des déchets et qui a remporté récemment en Suisse « L’Open 17 Climate Justice Challenge » organisée par l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire.

Médecin par pur hasard

Si aujourd’hui, Glory Alapa allie carrière médicale et passion pour l’environnement et l’action climatique, il y’a quelques années, la jeune Nigériane n’aurait jamais imaginé faire carrière dans la médecine. C’est par pur hasard, explique-t-elle, qu’elle s’est retrouvée dans ce domaine, après avoir tenté vainement d’étudier la pharmacie. « Contrairement à beaucoup d’autres personnes, je n’ai jamais voulu être médecin », confie-t-elle. Inscrite à l’université de Jos, elle décroche tour à tour un Bachelor en médecine ; ensuite un Bachelor en chirurgie en 2023.

C’est durant la pandémie de Covid 19, que se renforce sa passion pour la prévention des maladies. C’est ainsi qu’elle s’engage, avec Pearl Medical, à créer un environnement sain pour améliorer le bien-être de tous dans et autour des établissements de santé. En 2023, grâce à cet engagement, elle remporte le Prix Yali Leadership Award lors du programme Climate Tech Innovators, organisé par la Young African Leaders Initiative (YALI) avec le soutien de l’Agence des Etats unis pour le développement international (USAID). Une réussite qu’elle doit à sa résilience et sa capacité d’adaptation. « Le financement est un défi majeur, mais le programme YALI nous a appris le concept de fonctionnement à vide et nous utilisons les ressources à notre disposition pour mener à bien des tâches sans nécessairement dépenser beaucoup d’argent », explique-t-elle.

Engagée pour la justice de genre

En plus de sa casquette de médecin passionnée d’environnement, elle est aussi engagée pour la justice de genre. Secrétaire générale de l’Association des étudiants en médecine du Nigeria, une organisation qui compte plus de 50 000 membres, elle mène, notamment des campagnes de sensibilisation sur l’autonomisation des femmes, inspire et encourage les filles et les femmes à devenir des leaders. Récemment, se souvient-elle, elle a encouragé une jeune femme à candidater à la présidence d’une organisation étudiante comptant plus de 4000 membres. Après une élection certes difficile, celle-ci a finalement décroché haut la main le poste, confie-t-elle.

Pour la jeune femme, il ne fait aucun doute qu’il existe un fil conducteur entre son engagement en faveur de l’environnement et la justice du genre. « Le climat et le genre sont interconnectés, car les femmes subissent davantage les effets du changement climatique », explique –t-elle.

Aujourd’hui, l’objectif de la jeune femme est de diriger une organisation mondiale de santé publique, afin d’inspirer davantage de jeunes filles.

 

 

Danielle Engolo