Côte d’Ivoire : Djamilla Touré, engagée pour l’insertion professionnelle des femmes de la diaspora africaine

Amplifier la voix des femmes issues de la diaspora africaine au Canada, c’est la mission à laquelle se voue Djamilla Touré depuis 2015, à travers son initiative Sayaspora. Une plateforme que l’Ivoirienne a lancée, avec quatre autres jeunes femmes africaines, pour prôner la solidarité féminine et dont le réseau compte à ce jour plus de 19000 personnes en ligne.

C’est entre la Côte d’Ivoire, le Maroc et ensuite, le Canada, que Djamilla Touré a vécu son enfance, son adolescence et sa vie d’adulte. Partie de son pays, la Côte d’Ivoire, à l’âge de 7 ans, en raison de la crise politico-militaire qui y sévissait, elle s’installe au Maroc, précisément à Casablanca, avec sa famille en 2002 où elle poursuit ses études secondaires. Une période durant laquelle elle fait malheureusement face à des actes de racisme en raison de ses origines et qui la marquent.

Bac économique et social et mathématiques en poche, elle décide de s’envoler pour le Canada et rejoint l’Université du Québec de Montréal pour un Bachelor en relations internationales  et droit international. Sur place, la jeune femme côtoie la diaspora africaine et très vite, elle devient présidente de l’association des étudiants africains.

Sayaspora, un média pour faire résonner la voix des femmes de la diaspora

En 2015, elle s’associe à quatre autres jeunes femmes d’origine africaine installées au Canada et lance Sayaspora. A l’origine,  il s’agit d’un blog où sont publiés des articles, des vidéos et podcasts mettant en avant le parcours des femmes issues de l’immigration, débattant de l’image de la femme africaine…

En 2018, la jeune Ivoirienne fait son entrée dans le milieu professionnel canadien. C’est alors qu’elle remarque des actes de discrimination. Après en avoir parlé avec une autre femme, elle se rend compte que son cas n’est pas isolé. Plusieurs personnes de la diaspora africaine sont sujettes à des discriminations dans l’accès à l’emploi, entre autre l’impossibilité de négocier le salaire, des remarques sur leurs différences… C’est ainsi qu’elle décide d’ajouter une autre corde à l’arc de Sayaspora, qui s’oriente également vers la lutte contre les discriminations professionnelles à l’égard des demandeurs d’emploi d’origine africaine.

La plateforme initie ainsi le projet « Construis ton ascension » financé par le gouvernement fédéral canadien et qui vise à outiller les femmes de la diaspora pour les aider à mieux naviguer  le marché de l’emploi canadien à travers des programmes de mentorat, des campagnes de communication, mais aussi des ateliers de renforcement des capacités permettant aux femmes de s’insérer dans le milieu professionnel malgré les discriminations, tout en sensibilisant les employeurs canadiens à mieux comprendre les enjeux qui découlent du racisme systémique sur le marché du travail. En 2022, les premiers ateliers « Construis ton ascension » parviennent à regrouper 150 personnes en ligne.

Djamilla Touré est également conférencière TedX.  Sur le plan professionnel, elle a été coordonnatrice de programmes au sein du mouvement UNIS, agente des projets à Girls Action Foundation, chargée de projet- autonomisation économique des femmes immigrantes au sein de l’association L’Hirondelle, ainsi que conseillère en communication à la fondation Paul Gérin – Lajoie.