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Kenya : Muthoni Wanyoike, engagée à promouvoir l’intelligence artificielle en Afrique


Experte en mégadonnées, Muthoni Wanyoike milite depuis des années pour promouvoir l’intelligence artificielle (IA) en Afrique. Cofondatrice de « Nairobi Women Learning & Data science », la Kényane encourage aussi les femmes dans son pays à se lancer dans les sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM). Le magazine Forbes Africa l’a listée dans son classement des personnalités les plus influentes de moins de 30 ans.

Depuis plusieurs années, Muthoni Wanyoike se passionne non seulement pour développer les compétences des Africains en matière d’IA, mais surtout pour promouvoir des solutions pratiques et concrètes en termes d’IA, afin d’aider l’Afrique à résoudre ses problèmes réels et à devenir prospère. Elle milite aussi pour que l’IA dispose d’ensembles de données représentatifs de la réalité du monde et de ses différences culturelles…

Elle s’est fait connaître dans le monde à travers son plaidoyer en faveur de l’IA en Afrique, ses différentes initiatives et ses discours très engagés…

Promouvoir l’IA auprès des femmes africaines

Titulaire d’une licence en sciences actuarielles de l’Université de technologie de Dedan Kimathi au Kenya en 2015, elle cofonde peu de temps après « Nairobi Women Learning & Data Science », une initiative visant à encourager les femmes kényanes à se lancer dans des carrières liées aux STEM. Elle initie, notamment un programme de 4 mois pour former les femmes à la science des données en R et Python. Le programme se focalise essentiellement sur le codage. « Seul 0,5% de la population mondiale sait coder. De nos jours, tous les produits que nous utilisons ont des éléments de code. Pour moi, il est important que les gens soient formés à cela. Je pense aussi qu’il est important que nous commencions à avoir autour de la table une représentation des différentes cultures et mindsets, en matière de mégadonnées», déclare-t-elle dans Doha Debates.

L’initiative a changé la vie de plusieurs femmes au Kenya. Sur 10 femmes ayant participé au programme, 6 ont décroché de nouvelles opportunités en tant qu’experte junior en mégadonnées ou en tant que responsable en sciences de données au sein de leurs entreprises. Certaines ont même quitté leurs emplois et se sont lancées en tant que freelances, explique-t-elle. « Encourager les femmes à coder a été très gratifiant, car celles-ci pensent très différemment des hommes. La façon dont les femmes voient les problèmes et leur approche pour les résoudre a apporté une réelle valeur ajoutée », dit-elle dans Doha Debates.

Aujourd’hui, la branche de « Women Learning & data science » en Nairobi au Kenya est la troisième plus grande au monde.

Plaidoyer en faveur d’une IA pratique répondant aux besoins des Africains

En plus de son engagement visant à encourager les femmes à s’investir dans les STEM, elle œuvre aussi pour une meilleure adaptation de l’IA en Afrique. Au vu de ses expériences, notamment en tant que responsable adjointe du programme « Code for Africa » et chef d’équipe d’InstaDeep, une société spécialisée dans la prise de décision basée sur l’IA pour les entreprises, elle estime que les enjeux liés à l’application de l’IA en Afrique sont différents qu’ailleurs. Pour l’experte en mégadonnées, l’Afrique a des problèmes réels qui doivent être résolus par des solutions pratiques liées à l’IA, visant ainsi à offrir aux Africains de meilleures conditions de vie. « Par exemple, concernant le problème d’embouteillage en Afrique, nous n’avons pas besoin en Afrique de voitures autonomes, mais plutôt d’une meilleure planification », explique-t-elle. « Je pense que les progrès très modestes de l’IA nous donnent la capacité de résoudre des problèmes et de créer de meilleurs systèmes », poursuit-elle.

Elle appelle également à disposer d’ensembles de données représentatifs de la diversité du monde, en termes de genre (hommes/femmes), de cultures, de géographie… entre autres en ce qui concerne les données de reconnaissance faciale qui sont le plus souvent représentatives des Européens, mais sont destinées à être appliquées à l’Afrique.

Muthoni est également membre – organisatrice de « Deep learning Indaba », l’une des plus grandes conférences rassemblant des scientifiques en IA de toute l’Afrique. Depuis 2020, elle est aussi membre fondatrice du Comité de rédaction en « IA et Ethique » du Journal « Springer Nature ».

Elle suit actuellement un master en sécurité informatique et systèmes d’information/assurance de l’information à l’université Strathmore au Kenya.

Le magazine Forbes Africa l’a inscrite dans son classement des personnalités les plus influentes de moins de 30 ans.