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Soudan : Hyam Ali, inventrice d’un diagnostic pour dépister les maladies tropicales


Hyam Ali est l’inventrice d’un outil d’imagerie médicale permettant de dépister les pathologies tropicales, notamment le mycétome, une maladie inflammatoire chronique provoquant des déformations pouvant conduire jusqu’au handicap. En 2021, elle a décroché le Prix Jeunes Talents du programme « Women in science Africa » de la Fondation L’Oréal-UNESCO.

Diplômée d’un Doctorat en mathématiques, Hyam Ali a longtemps été critiquée par son entourage de n’avoir pas plutôt choisi d’être ingénieure ou médecin au lieu d’étudier les mathématiques, pour être plus utile à son pays. Armée d’une volonté de fer, la Soudanaise a poursuivi ses études en mathématiques, notamment à l’Université de Khartoum au Soudan, ensuite à l’Institut Africain des Sciences mathématiques (AIMS) au Ghana où elle s’est spécialisée en imagerie médicale, avant de s’envoler pour la France où elle a décroché en 2021 son Doctorat en mathématiques à l’Université d’Orléans.

C’est après son retour au Soudan, en 2016, après ses études au Ghana, qu’elle réalise que son pays a réellement besoin d’elle et de ses compétences. Enseignante à l’Université de Khartoum, elle découvre durant une conférence le mycétome, une maladie tropicale, méconnue, mais qui touche des populations au Soudan, notamment dans les zones marginalisées. Une affection localisée dans le tissu sous-cutané, qui touche jusqu’aux os, pouvant conduire aux amputations, unique solution existante pour sauver la vie des patients.

Fort de sa spécialisation en imagerie médicale obtenue au Ghana, elle décide de travailler sur le mycétome. Elle en fait le sujet de sa thèse qu’elle mène en partenariat avec l’université de Khartoum  et l’Université d’Orléans en France. Elle consacre ses travaux à identifier un modèle mathématique permettant de diagnostiquer les organismes responsables du mycétome grâce à l’analyse des tissus biologiques. Ses recherches lui permettent, notamment de mettre en place un diagnostic simple, peu couteux pouvant être utilisé dans les campagnes, sachant que le mycétome est une maladie jugée « honteuse » dont se cachent plusieurs patients.

Elle rejoint ensuite l’hôpital universitaire de Soba à Khartoum, qui possède l’un des centres de recherches les plus avancées sur le mycétome. Plus de 10 000 personnes atteintes de la maladie y sont enregistrées, un chiffre faible comparé à la réalité du terrain.

Pour détecter plus facilement la maladie chez les patients, la chercheuse a mis en place un outil d’imagerie médicale qui permet de comparer les souches de mycétome et les tissus des patients et de détecter la maladie.

En raison des avancées scientifiques qu’elle a apportées dans le diagnostic du mycétome, une maladie classée récemment par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans la liste des maladies tropicales négligées, Hyam Ali a décroché en 2021 le Prix Jeunes Talents du programme Women in science Africa de la Fondation L’Oréal-UNESCO.

Actuellement enseignante de mathématiques à l’Université de Khartoum, Hyam Ali est aussi engagée dans la promotion des études supérieures auprès des jeunes filles soudanaises. Elle organise des campagnes de sensibilisation dans des écoles du Soudan pour encourager les filles soudanaises à faire des études universitaires.