Professeure de physiologie à la Faculté de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire de l’Université Cheikh Anta Diop, Aminata Sall Diallo s’est consacrée depuis des années à la lutte contre l’hépatite au Sénégal. Depuis quelques années, elle est conseillère spéciale du Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la recherche et de l’innovation du Sénégal.
Née dans une famille d’intellectuels, notamment de philosophes éminents, d’économistes et de financiers, Aminata Sall Diallo décide contre toute attente de dévier de la tradition familiale : lettres, sciences sociales, pour emprunter la voie des sciences.
En 1977, elle s’inscrit à la Faculté de médecine, pharmacie et médecine dentaire de l’Université Cheikh Anta Diop. Inspirée par sa professeure de physiologie à l’université, qu’elle apprécie, notamment pour son habilité à faire comprendre aux étudiants les mécanismes de fonctionnement de l’organisme humain, elle décide également de se spécialiser dans la physiologie.
Après l’obtention de son diplôme de médecin, elle passe plusieurs certifications en bactériologie, virologie, immunologie, chimie biomédicale… En 1992, elle entame son doctorat à l’Université Paris Diderot en France où elle se spécialise dans la biologie cellulaire, avec un focus sur la physiologie du foie. Elle étudie, notamment les maladies du foie et des voies biliaires et se focalise sur l’hépatite B, une maladie qui touche énormément les populations africaines.
De retour au Sénégal après avoir obtenu son doctorat, elle intègre la Faculté de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire de l’Université Cheikh Anta Diop. En 1998, elle met en place le Programme national sur l’hépatite et le laboratoire de recherche sur la maladie dont les travaux débutent en 1999.
Contribution à la prévention de l’hépatite B
Elle consacre sa carrière particulièrement à l’hépatite B, une variante de l’hépatite très redoutable, responsable de 80% des cas de cancer de foie, l’un des cancers les plus répandus en Afrique. Elle se transmet par des objets contaminés par du sang infecté, par voie sexuelle…
L’une de ses plus grandes contributions à la lutte contre l’hépatite B a été la prévention. Avec son laboratoire de recherche, et d’autres scientifiques, elle remet en cause la recommandation de l’OMS pour une vaccination des nourrissons contre l’hépatite B après 6 semaines, en utilisant un vaccin combiné contre l’hépatite, qui cible plus d’un virus. Un véritable défi. Grâce aux résultats d’études de son laboratoire, elle permet l’introduction d’un nouveau calendrier de vaccination en Afrique par l’OMS à partir de 2004. Désormais, le vaccin contre l’hépatite B est aussitôt administré après la naissance, de préférence dans les 24 heures, suivi de deux ou quatre autres doses dans un intervalle minimum de 4 semaines chaque fois.
Engagée en faveur de la jeunesse
Aminata Sall Diallo est aussi en charge du Programme sénégalais pour l’entreprenariat des jeunes, qui vise la promotion du développement socio-économique et l’intégration des jeunes. Dans le cadre du projet, ledit programme a inauguré des laboratoires de haute technologie pour les technologies émergentes comme l’impression 3D, l’intelligence artificielle et la robotique. Un programme qui devrait permettre de réduire le chômage des jeunes de 16 à 5 % au Sénégal d’ici 2025. Au cours des 5 dernières années, ce sont plus de 3000 emplois qui ont été créés.
Depuis quelques années, elle est aussi conseillère spéciale du Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la recherche et de l’innovation du Sénégal.
En 2018, Aminata Diallo a reçu le Golden Calabash Awards décerné par l’Université d’Afrique du Sud qui récompense les personnes ayant apporté d’importantes contributions à l’humanité.