Lydia Nsekera est une dirigeante de football burundaise. Après avoir intégré le Comité international olympique en 2009, elle est devenue en 2012 la première femme membre du Comité exécutif de la Fédération internationale de football association (FIFA) depuis sa création en 1904, ouvrant ainsi la voie à plusieurs femmes au sein de cette institution.
Lydia Nsekera n’a certes jamais joué au football, mais elle y a fait toute sa carrière. Initiatrice des premières équipes féminines de football au Burundi, elle est aujourd’hui l’une des figures phares dans la promotion de la pratique du football par les femmes en Afrique et dans le monde.
Fille d’un propriétaire de club de football, notamment le « Burundi Sport Dynamic », elle est bercée toute son enfance dans le football. A six ans déjà, elle accompagne son père au stade et l’interroge sur les règles de ce sport qui la fascine. Avec le temps, elle se tourne plutôt vers le basketball et l’athlétisme, notamment le saut en hauteur qu’elle pratique pendant plusieurs années. Mais finit par revenir vers son premier amour, le football.
Titulaire d’une licence en sciences économiques et administratives obtenue à l’Université du Burundi en 1992, elle travaille comme auditrice interne des Brasseries et Limonaderie du Burundi de 1999 à 2001. A partir de 2002, elle dirige la société familiale Garage Tanganyika Cars suite au décès de son époux. En parallèle à sa carrière professionnelle, elle s’investit également dans le sport. Dès les années 90, elle crée des équipes féminines de football à Bujumbura, capitale du Burundi et lance le premier Championnat féminin de football du pays. Elle œuvre également pour que les femmes arbitrent les matchs de football masculins.
Impliquée pour l’émergence de la pratique du foot par les femmes en Afrique et dans le monde
En 2004, elle est nommée Présidente de la Fédération de football du Burundi (FFB), devenant ainsi la première femme à exercer cette fonction au Burundi et même en Afrique. Un poste qu’elle occupe jusqu’en 2013. En parallèle à ses fonctions au sein de la FFB, elle joue d’autres rôles. Elle est notamment membre de la Commission « Femme et sport » du Comité National Olympique (CNO) du Burundi de 2001 à 2006. Elle est par ailleurs, membre de la « Commission de football féminin de la Confédération Africaine de Football » de 2006 à 2012. En 2008, elle est désignée comme membre du Comité d’organisation des tournois olympiques de football à Beijing en Chine, ainsi que membre du Comité d’organisation de la Coupe du monde de la FIFA 2008 au Chili. En 2009, elle est élue membre du Comité International Olympique (CIO). Au sein de ce comité, elle enchaine plusieurs postes, entre autres celui de présidente de la Commission femme et sport de 2014 à 2015 ; celui de présidente de la commission femmes dans le sport à partir de 2015.
En 2012, elle rentre dans l’histoire du football mondial. Elle est cooptée, puis élue en 2013 par le Congrès de la FIFA comme membre du comité exécutif de la FIFA. Elle devient ainsi la première femme à accéder à ce comité depuis l’existence de la FIFA en 1904. Au sein de l’organisation, elle dirige de 2013 à 2016 la Commission du « football féminin » et de la « Coupe du monde féminine » de la FIFA. En 2017, elle est nommée vice-présidente de la commission de développement de la FIFA. Elle est aussi membre du Conseil d’administration de la Fondation FIFA. En 2019, elle a été nommée coordinatrice des Jeux de la 34eOlympiade de Los Angeles 2028.
Engagée depuis des décennies pour développer la pratique du football par les femmes, Lydia Nsekera est déterminée à faire évoluer les mentalités en Afrique et à contribuer à son émergence sur le continent. En 2009, elle a été lauréate du Trophée du CIO « Femme et sport » et en 2012, elle a été nommée dans l’Ordre de l’amitié des peuples à la classe d’officier de la République du Burundi.