Patricia Zoundi Yao est une entrepreneuse sociale ivoirienne dans le domaine de la Fintech et de l’agribusiness. En 2010, elle a fondé « Quickcash », une société visant à rendre les transferts d’argent accessibles aux populations des zones rurales. Depuis 2015, elle est également engagée en faveur de l’émancipation des femmes agricultrices à travers sa société « Canaan Land ».
Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, Patricia Zoundi Yao fait partie des entrepreneuses au parcours inspirant. A la tête de deux entreprises, l’Ivoirienne milite en faveur des populations rurales et pour l’autonomisation de la femme.
Juriste de formation, elle entame ses études à l’Université de Ouagadougou au Burkina Faso où elle obtient une licence et une maitrise en Droit des affaires. Après un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en administration des entreprises en 2005 au Conservatoire des Sciences d’Abidjan, elle obtient en 2013 un diplôme universitaire en médiation à l’Institut de formation à la médiation et à la négociation de l’Université Catholique de Paris. Elle décroche en 2016, un certificat en management et leadership au WomenLead Institute.
C’est en 2002 que Patricia débute sa carrière professionnelle. Pendant quatre ans, elle aide son oncle à lancer Zenith Finance, dont elle est co-gérante. Une entreprise gérant 12 agences de transfert d’argent, sous la franchise Western Union.
En 2006, elle crée sa propre société de transfert d’argent, Magnific Service, qui s’inspire du modèle commercial de Western union. Mais l’entreprise finit par faire faillite au bout de quelque temps.
Suite à cette expérience, elle décide de rebondir et se positionne sur le transfert d’argent pour les populations rurales. Car elle se rend compte que les plateformes de transfert d’argent européennes qui sont utilisées en Côte d’Ivoire ne sont pas accessibles aux populations des zones rurales qui n’ont ni électricité, ni connexion internet et n’ont pas accès aux banques. En 2010, elle crée donc Quickcash qui rend le transfert d’argent accessible pour les populations urbaines (via internet) et pour les populations rurales via le mobile. Grâce à un téléphone portable, les habitants des zones rurales peuvent envoyer et recevoir de l’argent en toute sécurité. L’entreprise est aussi présente au Burkina Faso, au Mali et au Togo.
Grâce à cette initiative, elle rejoint en 2014 la « Stanford Institute for innovation in Developing economies » où elle rencontre d’autres entrepreneurs, des coaches, des mentors et décroche un Certificat en entreprenariat et innovation en 2015.
Favoriser l’autonomisation des agricultrices
Passionnée par l’agriculture, en 2015, elle travaille à la création d’un modèle inclusif de l’agriculture durable, pour la Côte d’Ivoire, le Libéria et le Burkina Faso. Elle rencontre les petites agricultrices dans le milieu rural dont elle prend conscience des défis, notamment le manque de ressources et facteurs de production, entre autres l’accès à la terre. Elle relève également que 75% de la déforestation en Afrique est due aux activités agricoles et qu’en 2017, près de 70 millions de dollars de fruits et légumes ont été importés en Côte d’Ivoire.
En 2015, elle crée Canaan Land, une entreprise sociale dont l’ambition est de contribuer à l’émancipation des agricultrices. Elle permet, notamment aux agricultrices d’accéder à des terres exploitables, aux semences de qualité, à l’assistance technique. L’entreprise accompagne également les agricultrices pour pratiquer une agriculture durable et raisonnée pour limiter l’impact sur l’environnement des activités agricoles. Elle achète et revend les produits des agricultrices à ses partenaires à Abidjan.
En plus de ses deux entreprises, l’entrepreneuse est aussi présidente des Alumni du programme de Stanford Seed pour la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Bénin. Elle dirige également la Coalition des chrétiens, hommes, femmes et décideurs chrétiens en Afrique (CCHFDC). Depuis 2021, elle est présidente du Mouvement des petites et moyennes entreprises.
En raison de ses engagements, elle a obtenu plusieurs prix, entre autres le Prix National d’Excellence de la présidente de Côte d’Ivoire en 2014. En 2019, le Forum Africain des femmes leaders (FAFL) lui a décerné le Prix du leadership féminin. La même année, le CNUCED l’a récompensée en lui décernant le titre d’e-Trade for Women Advocate. En 2019 – 2020, elle a été classée dans le Top 100 des personnalités influentes en Côte d’Ivoire.