A 35 ans, Rose Mutiso milite sur différents fronts pour promouvoir l’accès de tous les Africains à l’électricité. Spécialiste en énergie, la Kényane accompagne aussi les femmes africaines pour devenir des leaders d’opinion à travers son organisation « Mawazo Institute ».
Chercheuse en énergie, directrice de recherche pour l’ « Energy for Growth Hub », un think tank américain qui rassemble des experts sur les questions énergétiques dans le monde, ambassadrice du Next Einstein forum qui promeut les sciences en Afrique, fondatrice du « Mawazo Institute » qui favorise l’accès des femmes aux sciences, Rose Mutiso a plusieurs cordes à son arc. Des engagements tous axés autour de ses principales batailles, à savoir favoriser l’accès à l’électricité en Afrique, promouvoir les femmes dans les sciences et le milieu universitaire et véhiculer une image moderne de la science.
Passionnée des sciences, elle suit des études en « Ingénierie et sciences matérielles » à Dartmouth College aux Etats-Unis et obtient en 2008 une licence. En 2013, elle décroche un Doctorat de l’Université de Pennsylvanie aux Etats-Unis. Elle se spécialise, notamment dans la nanotechnologie, la physique des polymères, la création de matériaux pour des applications énergétiques et électroniques. Pendant plus d’une décennie, elle enchaine plusieurs postes de travail aux Etats-Unis. De 2013 à 2014, elle est chargée de mission pour l’énergie et l’innovation au Sénat américain et co-écrit plusieurs textes de loi qui ont été promulguées par l’ancien président américain Barack Obama. En 2016, elle est Senior Fellow au Bureau international du climat et de l’énergie propre au sein du Département d’énergie américain. Elle supervise, notamment l’engagement du département sur les dimensions technologiques et politiques de l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Au sein du département américain, elle se rend compte que les politiques énergétiques en Afrique sont décidées depuis Washington sans qu’aucun Africain n’y participe. Ce qui la pousse à retourner en 2017 au Kenya pour travailler depuis l’Afrique sur la question de l’énergie.
Un engagement pour l’énergie, mais aussi pour les femmes et la science
De retour dans son pays d’origine, elle se mobilise entre autres pour la promotion des femmes dans les sciences. Elle co-fonde en 2017 l’Institut Mawazo, un centre de recherche à but non lucratif situé à Nairobi dont le but est de soutenir la prochaine génération d’universitaires et de leaders d’opinion féminines en Afrique de l’Est et d’inciter les décideurs politiques et l’opinion publique à s’intéresser à leur travail. A travers ses programmes, l’institut vise à donner les moyens aux femmes scientifiques pour mener des recherches de haute qualité sur des questions ayant trait au continent africain. Chaque année, l’institut offre des bourses doctorales à une dizaine de femmes pour financer leurs travaux de recherche. L’institut offre en outre des formations et plateformes pour susciter des débats et influencer la prise de décision dans la sphère publique.
En 2019, elle devient Directrice de recherche au Energy Growth Hub, un réseau de recherche qui travaille avec des experts mondiaux pour produire des études synthétiques afin d’éclairer les leaders politiques et participer à des évènements autour des questions énergétiques.
Depuis 2019, Rose Mutiso donne des conférences TED sur les sujets liés à l’énergie. Elle anime également le podcast « Nairobi Ideas » où elle donne la parole à des scientifiques kényans sur des sujets divers comme l’observation des étoiles, les applications éducatives sur mobile, la place du swahili, langue locale kényane, dans la littérature du pays…