Segenet Kelemu est une pathologiste végétale éthiopienne. Directrice Générale du Centre international de physiologie et d’écologie des insectes au Kenya, elle est lauréate 2014 du Prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et les sciences.
Segenet Kelemu est une scientifique éthiopienne, spécialisée dans l’étude des végétaux et dont les travaux ont permis de mieux comprendre les contraintes naturelles en Afrique, en Asie, Amérique Latine et Amérique du Nord. Très engagée pour une transformation majeure de l’agriculture africaine, elle a dirigé entre autres l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) dont elle a été vice-présidente.
Issue d’un milieu rural, elle grandit dans un environnement tourné vers l’agriculture. Elle s’oriente alors vers des études en agriculture. En 1974, elle intègre l’université d’Addis-Abéba. Elle est l’une des premières femmes de sa région à y étudier. En 1979, elle décroche avec distinction sa licence et s’envole pour les Etats-Unis en 1983 pour faire un master en « plantes et génétique » à l’Université de Montana. Diplôme en poche, elle rejoint l’Université de Kansas aux Etats-Unis où elle suit des études doctorales en pathologie des plantes et biologie moléculaire. De 1989 à 1992, elle suit un programme postdoctoral à l’Université de Cornell aux Etats-Unis. Ses travaux se focalisent, notamment sur les « déterminants moléculaires à la pathogenèse ».
Une vie pour la recherche agricole
De 1992 à 2004, elle a notamment été scientifique sénior, pathologiste moléculaire au Centre international d’agriculture tropicale (CIAT) en Colombie. Elle a dirigé également jusqu’en 2007 le Programme de gestion de la santé des cultures et des agro-écosystèmes au sein du même centre. En 2007, elle rejoint l’Institut international de recherche sur l’élevage au Kenya où elle dirige le département de Biosciences pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale. En 2012, elle devient vice-présidente de l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA), un programme dont l’objectif est de mettre les agriculteurs au cœur des économies en croissance en Afrique. Après y avoir passé une année, elle rejoint en 2013 le Centre international de physiologie et d’écologie des insectes au Kenya en tant que Directrice Générale. Elle œuvre, notamment pour transformer l’agriculture africaine. Pour elle, « si l’on veut atteindre les objectifs de développement du millénaire et d’autres objectifs connexes, l’agriculture africaine doit subir une transformation majeure ». « J’ai été et je reste déterminée à faire avancer cette transformation en encourageant la collaboration entre les organisations internationales, régionales et nationales », confie-t-elle dans son curriculum vitae.
En 2014, elle a obtenu le Prix L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science pour ses travaux de recherche. Elle a également reçu en 2011 le Prix TWAS pour les sciences agricoles décerné par l’Académie des sciences pour le monde en développement et le Prix Yara pour la Révolution verte en Afrique en 2010.