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Jaha Dukureh, de victime à militante contre l’excision


Jaha Dukureh est une militante gambienne engagée en faveur des droits des femmes et qui lutte contre l’excision. Victime de cette pratique à une semaine d’âge et d’un mariage forcé à ses 15 ans, elle oeuvre depuis des années pour mettre fin à ces pratiques inhumaines en Afrique. 

A peine était-elle née que Jaha Dukureh a été victime d’excision, comme d’ailleurs plusieurs filles en Gambie à l’époque et encore aujourd’hui, dans plusieurs pays d’Afrique. A 15 ans, juste après le décès de sa maman, elle déménage pour les Etats-Unis en raison d’un mariage arrangé et prévu depuis des années avec un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Elle y vit le calvaire. Il lui est difficile de consommer son « mariage ». En raison de l’infibulation dont elle a été victime et qui consiste à coudre les grandes lèvres et petites lèvres de la vulve, elle endure des rapports sexuels extrêmement douloureux. Elle est contrainte de subir une opération pour la défaire. 

Moins d’un an après avoir immigré aux Etats-Unis, elle finit par divorcer alors qu’elle a 16 ans. Elle emménage avec certains membres de sa famille installés aux Etats-Unis et décide de reprendre ses études. Après avoir été refusée plusieurs fois dans des lycées pour absence d’autorisation de son tuteur légal, en l’occurrence son ex-mari, elle est finalement acceptée dans un lycée à New-York. A ses 17 ans, elle déménage à Atlanta, en Georgie, où elle se remarie et a 3 enfants.

En 2013, elle décroche une licence en gestion de l’Université de Georgia Southwestern. La même année, elle fonde « Safe Hands for Girls » (des mains sûres pour les filles), une association anti-mutilations génitales féminines (MGF) qui milite pour éliminer les MGF, soutenir et protéger les victimes et survivantes des MGF aux Etats-Unis et ailleurs.

Engagée pour la protection des jeunes filles

A travers son association, elle milite pour mettre fin aux MGFqui concernent plus de 200 millions de femmes dans le monde.Aux Etats-Unis, son pays de résidence, elle dénonce le silence qui règne autour des MGF. Elle oeuvre, notamment pour que les victimes des MGF soient soutenues et que les pratiques des MGF aux Etats-Unis fassent l’objet d’une étude. En 2014, elle initie une campagne change.org pour mettre fin à ces pratiques et pour que les victimes soient consultées dans le cadre des programmes qui les ciblent et pas seulement qu’elles soient l’objet d’histoire sensationnelle dans les médias.

En Gambie, elle milite aux côtés d’organisations de femmes et de la société civile. Grâce à son militantisme, le gouvernement gambien finit par interdire les MGF sur son territoire en 2015. En 2017, Accidental Picture and the Guardian produisent un long métrage sur sa vie intitulé Jaha’s Promise (La Promesse de Jaha). Une version télévisée du film est présentée dans des pays où sont commises des MGF grâce à la distribution de First Hand Films. En février 2018, elle est nommée Ambassadrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique. La même année, elle est aussi en lice pour le Prix Nobel de la Paix. En 2020, l’Oréal l’a choisie comme ambassadrice internationale de la marque.

En raison de son engagement dans la lutte contre l’excision, Jaha Dukureh a été classée en 2016 par le Magazine Times parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde. En 2017, le magazine New African l’a désignée comme l’une des 100 personnalités les plus influentes en Afrique. La même année, elle a aussi été honorée du prix « Activiste des droits de l’Homme, humanitaire de l’année » lors de la 7eédition des Prix de la diaspora africaine.