Fr

En
Fermer

Vous êtes:

E-mail:

Mot de passe:

Mot de passe oublié

Connexion effectuée.

Identifiant et/ou mot de passe invalide.

Fermer


Fermer

Haut

Infos :

Botswana : Unity Dow, une juriste féministe


Unity Dow est une juriste, écrivaine, femme politique et militante des droits des femmes originaire du Botswana. Grâce à un procès qu’elle engage dans les années 90, les femmes Botswanaises obtiennent le droit de transmettre leur nationalité à leurs enfants. 

Juriste, écrivaine, militante des droits des femmes et femme politique, Unity Dow est une femme aux multiples casquettes. Née en 1959 au Botswana, elle entame des études de droit au Swaziland, avant de les poursuivre en Ecosse à l’université d’Edinburgh où elle fait partie des rares filles inscrites à la faculté de droit. De retour au Botswana, elle intègre une ONG de droits de l’Homme dans son village où elle travaille sur les questions des droits des enfants et le droit de propriété pour les femmes. C’est là que se développe son engagement en faveur des femmes et qu’elle réalise que dans la loi, il existe énormément d’inégalités entre hommes et femmes. «Le langage du droit est très masculin. La culture du droit est tellement masculine. A un moment, j’ai commencé à penser que ça ne devrait pas être comme ça et que j’avais le droit d’être là où j’étais», confie-t-elle à CNN. Vers la fin des années 80, elle devient procureure pénale et avocate de la défense pénale au Botswana. 

Un succès fulgurant dans le droit 

Au début des années 90, elle se fait connaître grâce à un procès fortement médiatisé qu’elle engage pour contester la loi botswanaise qui n’accorde qu’aux hommes le droit de transmettre la nationalité, en cas de mariage mixte. Car étant mariée à un Américain, elle se rend compte qu’elle ne peut transmettre sa nationalité à ses enfants. Elle estime que la loi est injuste et s’engage à prouver qu’elle est inconstitutionnelle. Après cinq ans de procès au cours desquels elle est la cible de critiques de son entourage et des médias, elle finit par avoir gain de cause. « Ce n’était pas si simple. Mais au final, j’ai gagné. Cela a non seulement changé la loi sur la citoyenneté, pour que les hommes et les femmes soient égaux en matière de citoyenneté, cela a en fait influencé d’autres lois », confie-t-elle à CNN. A travers son expérience, le Botswana change sa loi sur la nationalité en faveur des femmes et décide aussi de modifier plusieurs textes de loi discriminatoires contre les femmes. En 1998, elle est nommée juge de la Cour suprême. Elle est la première femme à occuper ce poste dans le pays. Elle y restera jusqu’en 2009. 

L’écriture engagée pour les femmes

Parallèlement à sa carrière dans le droit, elle se passionne pour l’écriture romanesque. Elle publie cinq romans dont les thèmes touchent la lutte contre les valeurs occidentales et traditionnelles, les questions de genre et de la pauvreté dans son pays. Parmi ses romans, figurent « Saturday is for funerals » qui aborde le sujet du SIDA en Afrique, « The screaming of the innocent » publié en 2002, « Far and Beyon’ », « The heavens may fall »…

Après une riche carrière dans le droit et l’écriture, elle décide de se lancer dans la politique pour faire valoir ses propres idées. En 2015, elle devient Ministre de l’éducation et du développement des compétences. En Avril 2018, elle est nommée ministre de l’infrastructure et du développement du logement. Le 20 juin 2018, lors d’un remaniement ministériel dans le pays, elle est nommée ministre des affaires internationales et de la coopération. Un poste qu’elle occupe jusqu’aujourd’hui. 

Unity Dow a également publié différents écrits sur les liens entre la Convention relative aux droits de l’enfant et le statut juridique des enfants au Botswana.