Attirer plus de producteurs internationaux de films en Afrique et promouvoir l’Afrique comme destination touristique à travers le cinéma, c’est la mission à laquelle se consacre la productrice exécutive et photographe malgache Lalie Rabeharison. Elle a fondé en 2016 « African Fixer Guild », une organisation professionnelle qui promeut le ciné-tourisme en Afrique.
Ayant immigré en France dès l’âge de 6 ans, Lalie Rabeharison a eu un parcours atypique. Très jeune, la Malgache devient maman. Elle abandonne également ses études de cinéma qu’elle suit à l’Université de Paris, car dit- elle, elle ne se retrouve pas dans l’approche pédagogique et ne supporte pas les cours théoriques de cinéma. A défaut d’un parcours classique, elle s’oriente vers une éducation alternative et fait des films sa nouvelle source de connaissance et d’apprentissage. Elle côtoie fréquemment les salles de cinéma de Paris et se familiarise avec les réalisateurs comme Takashi Miike, Lee Chang Dong, David Lynch, Raymond Rajaonarivelo… qui deviennent ses nouveaux maîtres. A travers les films, elle apprend énormément sur l’art, la politique, l’histoire, l’économie, les cultures de différents pays du monde…et construit son esprit critique. Elle réalise surtout à travers cette expérience que son ambition professionnelle n’est pas de travailler dans un bureau, mais d’apporter sa contribution aux causes nobles. « Je n’ai jamais rêvé de faire une thèse, ni d’être l’employée du mois. Je n’ai rien fait de tout ça. Je suis convaincue que les véritables réalisations comptent plus que les récompenses », nous déclare-t-elle.
Elle devient ensuite photographe indépendante et rédige aussi des articles sur des initiatives sociales innovantes. Remarquée par ses écrits, elle devient assistante de production en charge de lire et sélectionner les scénarios intéressants pour les producteurs. En parallèle, elle mène des recherches sur le tourisme induit par le cinéma en Afrique et découvre les expériences du Maroc, de la Tunisie, de l’Afrique du Sud, du Kenya, du Nigéria. Convaincue de la nécessité d’innover dans l’industrie cinématographique en Afrique, elle décide de retourner à Madagascar. A la suite d’un voyage mémorable en Tanzanie, elle s’engage dans le marketing des destinations cinématographiques en Afrique.
Promouvoir le tourisme en Afrique par le cinéma
En 2016, elle fonde African Fixer Guild, avec pour slogan « filmer en Afrique nécessite de l’expertise africaine ». L’organisation promeut les professionnels du cinéma locaux et les lieux de tournage célèbres en Afrique, comme les trésors d’architecture de la Tanzanie ou encore les spots idéaux pour les tournages de programmes sportifs à Madagascar. «Je me suis toujours sentie préoccupée par le fait que pendant des décennies, les clichés ont empêché de connaître l’éventail de destinations cinématographiques haut de gamme en Afrique où les films peuvent être tournés de manière sûre, avec des professionnels du cinéma comme tout ailleurs dans le monde », confie-t-elle.
A travers l’organisation, elle donne des conseils sur la production cinématographique internationale liée à l’Afrique. Elle apporte aux producteurs européens, américains et même africains des informations précises sur les destinations et les risques pour qu’ils mesurent la faisabilité et le coût de leur production. L’équipe locale de l’organisation se charge de toutes les formalités et pratiques douanières pour que le producteur obtienne le (s) permis de filmer des autorités étatiques, religieuses, traditionnelles. Elle a notamment accompagné des réalisateurs de documentaires, de films dans différents pays d’Afrique : Tanzanie, Cameroun, Sénégal, Sierra Léone, Kenya …
En outre, l’organisation a contribué à donner de la visibilité mondiale aux réalisateurs et producteurs de films africains, puisqu’elle met en relation les producteurs internationaux et les producteurs et réalisateurs africains ayant une bonne connaissance de leurs pays respectifs.
Lalie Rabeharison a aussi fondé en 2020 « Drone Pilot Africa », qui est une unité de services de pilotes de drone licenciés que l’organisation recommande pour les tournages aériens de films en Afrique. Elle a aussi été la photographe de plusieurs premières dames en Afrique et de l’ancienne présidente centrafricaine Catherine Samba Panza,.