Fatma Samoura est une sénégalaise que rien ne prédestinait au monde du Football. En 2016, elle est devenue la première femme à occuper le poste de secrétaire générale de la Fifa. Portrait.
“Je crois que la marche vers l’égalité est enclenchée. Ça va prendre du temps. Je ne serai peut-être pas là le jour où la parité se sera réalisée entre les hommes et les femmes dans la pratique du football. Mais on aura, au moins, contribué à semer les graines qui vont y mener”. Derrière cette déclaration à l’ambition réaliste teintée d’humilité, recueillie par nos confrères de RFI, on trouve Fatma Samba Diouf Samoura, une sénégalaise née en 1962 qui occupe depuis trois ans le poste de secrétaire générale à la Fédération internationale de football association (Fifa).
Car ce qui préoccupe le plus l’ancienne coordinatrice humanitaire de l’ONU au Nigéria, c’est la promotion du football féminin. D’après elle, celui-ci est encore trop souvent abordé en termes d’investissement, et souffre du fait que le football masculin rapporte bien plus d’argent. Pourtant, en apparence du moins, rien dans le parcours de Fatma ne la prédestinait à être aussi étroitement liée au ballon rond, elle qui, jusqu’alors, n’avait aucune expérience relative au sport, aux droits de télévision ou au sponsoring. La concernée voit les choses autrement. Selon elle, le bilan de ses trois premières années au sein de l’instance mondiale n’est autre que la continuité de son oeuvre humanitaire. “Dans les deux cas, mon rôle était de mettre l’humain au coeur des préoccupations”, déclarait-elle récemment à Jeune Afrique.
Cette polyglotte (français, italien, anglais et espagnol), aujourd’hui mère de trois enfants, avait ainsi fait son entrée à l’ONU à l’âge de 21 ans, occupant différents postes dans l’organisation. Actrice du programme alimentaire de l’ONU à Rome en 1995 en tant que responsable logistique, elle prend ensuite part au programme de développement au Nigéria, jusqu’à ce fameux 13 mai 2016 où son destin a connu un véritable tournant. Arborant fièrement cette nouvelle casquette, elle n’a pas tardé à faire parler d’elle : la voilà listée, en 2018, parmi les “100 Women” de la BBC, avant d’être classée, la même année, à la 35e place du classement des 50 Africains les plus influents selon Jeune Afrique.
Yassine Benslimane
Africa Women Experts