Salwa Toko, une militante pour la parité et contre la fracture numérique

A 42 ans, Salwa Toko est l’une de ces représentantes de la diaspora qui met la Femme africaine à l’honneur. Née en France et d’origine marocaine et béninoise, elle grandit au Mali jusqu’au collège, avant de reprendre sa scolarité sur l’hexagone. Très tôt, elle s’engage en faveur de l’inclusion des Femmes dans le milieu des nouvelles technologies, domaine masculin jusqu’alors par excellence.

En 2014, Salwa fonde Wifilles, programme piloté par la Fondation Agir contre l’exclusion (FACE). Depuis, cette structure de bienveillance à l’égard des Femmes de tous bords a offert une formation gratuite aux outils numériques à des centaines de collégiennes et de lycéennes, à raison d’une promotion par an. Derrière cette brillante idée, l’envie d’agir dès le collège, lorsque le conditionnement “machiste” n’est pas encore complètement ancré dans l’esprit de ces jeunes filles. Objectif : lever très tôt les freins qui engendrent cette fameuse sous-représentation des Femmes dans les écoles d’ingénieurs, les métiers techniques du numérique et à la tête des startups. Dès la deuxième année de son fonctionnement, en 2015, l’initiative se voit couronnée par le label “La France s’engage”, et est soutenue par la fondation Orange et l’entreprise Dell.

En avril 2018, Salwa Toko quitte Wifilles et lance Becomtech, avec l’envie d’élargir l’initiative précédente aux étudiants post-bac. Durant cinq semaines, des jeunes filles se voient offrir la possibilité de suivre des sessions de formation gratuites aux outils numériques. Becomtech propose également des ateliers de sensibilisation au recrutement des femmes dans l’entreprise. En mai 2018, elle est nommée présidente du Conseil national du numérique en France. Une institution qui, jusqu’alors, avait connu de nombreux remous et qu’elle dirige donc désormais, accompagnée de nouveaux membres dans le cadre d’une refonte quasi-complète.

Un parcours exemplaire, pour une dame qui a fait de la question de l’inclusion féminine son cheval de bataille.

Yassine Benslimane

Africa Women Experts