Susan Chomba, scientifique et environnementaliste kenyane spécialisée en agroforesterie, a dirigé d’importantes initiatives environnementales à travers l’Afrique. Au cours des dernières années, elle a joué un rôle clé dans des projets majeurs, parmi lesquels «Regreening Africa», qui a permis de restaurer un million d’hectares de terres dans huit pays africains.
Le parcours de Susan Chomba dans l’agroforesterie a commencé par hasard. Désirant étudier le droit ou l’économie agricole, elle a finalement été inscrite dans un programme de foresterie à l’université Moi au Kenya. C’est là qu’elle obtiendra sa licence et découvrira sa véritable vocation. Elle poursuit ensuite ses études de Master en développement agricole et agroforesterie à l’université de Copenhague au Danemark et à l’université de Bangor au Pays de Galles. Elle décroche ensuite un doctorat en gouvernance forestière à l’université de Copenhague.
Depuis 2015, elle a occupé divers postes qui ont renforcé son expertise en agroforesterie à travers le continent africain. Entre 2015 et 2016, elle est consultante principale sur l’adoption de l’agriculture intelligente face au climat en Afrique, travaillant sur les obstacles et les incitations à l’adoption de cette approche en Afrique. En 2016, elle exerce comme consultante pour le Fonds international de développement agricole, supervisant divers projets de développement agricole. L’année suivante, en 2017, elle assume des fonctions de consultante pour plusieurs organisations, notamment l’USAID, le FIDA et le Center for evidence-based development, contribuant à diverses initiatives axées sur l’agriculture durable et la résilience environnementale.
En 2017, elle est nommée cheffe de projet au Centre mondial d’agroforesterie (ICRAF) au Kenya, où elle dirige le projet « Regreening Africa » jusqu’en 2021. Elle réussit à mettre en place et à diriger ce programme, dont l’objectif était de restaurer un million d’hectares de terres dégradées et d’améliorer les moyens de subsistance de 500 000 ménages dans huit pays africains, à savoir le Kenya, le Rwanda, la Somalie, l’Éthiopie, le Niger, le Mali, le Sénégal et le Ghana. Elle parvient à mener avec succès cette initiative qui contribue significativement à l’amélioration de l’état des sols, l’augmentation du couvert forestier avec une diversité d’essences adaptées au contexte local, la hausse des revenus des ménages, le partage plus équitable des bénéfices grâce à la lutte contre les inégalités entre les sexes.
Depuis 2021, elle occupe le poste de directrice du programme Vital Landscapes au World Resources Institute (WRI). En tant que telle, elle dirige les efforts de l’organisation à travers l’Afrique en matière de protection et de gestion durable des forêts, de restauration, de transformation des systèmes alimentaires et de gouvernance. Elle supervise une équipe multidisciplinaire de chercheurs et de développeurs de programmes qui travaillent sur des défis environnementaux majeurs, notamment la protection et la gestion durable des forêts dans le bassin du Congo, la restauration des paysages au Sahel, en Afrique orientale et australe, ainsi que l’amélioration des systèmes alimentaires grâce à des transitions agroécologiques et la lutte contre les pertes et le gaspillage alimentaires.
En 2016, Susan Chomba a été reconnue par le Global Landscapes Forum comme l’une des 16 femmes qui restaurent la planète. En 2022, elle a été nommée parmi les 25 femmes qui façonnent l’action climatique dans le monde par GreenBiz. En 2023, elle a figuré sur la liste BBC 100 Women, qui met en lumière 100 femmes inspirantes et influentes à travers le monde. Elle a également été nommée Ambassadrice mondiale pour Race to Zero et Race to Resilience dans le cadre du programme des champions de haut niveau pour l’action climatique des Nations unies.